Gambie: « Nous sommes prêts à défendre notre pays contre toute agression » lance Yahya JammehLundi 2 Janvier 2017 - 11:13 Dans un message télévisé à la nation samedi soir à l’occasion du Nouvel An, le président gambien, Yahya Jammeh, qui conteste sa défaite à l’élection du 1er décembre face à l’opposant Adama Barrow, a estimé qu’en le pressant de quitter le pouvoir, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest lui fait « une déclaration de guerre ».
« C’est, en fait, une déclaration de guerre et une insulte à notre Constitution. C’est donc totalement inacceptable », a déclaré le chef de l’Etat gambien. « Nous sommes prêts à défendre le pays contre toute agression et il n’y aura aucun compromis à ce sujet », a averti le président. Pour ce faire, il a exclu de participer à toute négociation avec la Cédéao en raison de sa « partialité » tant qu’elle maintiendrait sa position d’envisager les voies et moyens de le pousser à quitter le pouvoir. Pour Yahya Jammeh la décision de la Cédéao d’imposer les résultats de la présidentielle « par tous les moyens possibles est totalement illégale, car elle viole le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de ses Etats membres ». « Sans la quête de la justice dans le cadre de la Constitution gambienne et sans la levée de la menace d’usage de la force dans la position de la Cédéao, l’impasse demeurera, avec le risque d’une escalade en confrontation militaire », a-t-il poursuivi. Estimant être victime d’une « campagne » menée par des groupes d’intérêt et individus qu’il n’a pas identifiés, le président gambien a réitéré sa demande d’annulation de l’élection présidentielle. Yahya Jammeh qui dirige la Gambie d’une main de fer depuis 22 ans avait dans un premier temps reconnu sa défaite au scrutin présidentiel suscité et félicité l’homme d’affaires, Adama Barrow, vainqueur de l’élection selon les résultats proclamés le 2 décembre par la Commission électorale indépendante. A la grande surprise des Gambiens, il fera volte-face le 9 décembre, rejetant les résultats et réclamant un nouveau scrutin, en assurant qu’il demeurait président tant que la Cour suprême ne se serait pas prononcée sur son recours qui doit être examiné le 10 janvier. Depuis son revirement, Yahya Jammeh est condamné par la communauté internationale qui lui demande de céder la place au président élu à l’expiration de son mandat le 19 janvier. Plusieurs pays lui demandent, en effet, de permettre une transition apaisée. Une délégation de la Cédéao s’était rendue à Banjul pour l’en convaincre, mais en vain. En décembre dernier, le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain Souza, avait évoqué des décisions « les plus draconiennes » possibles si la diplomatie échouait à ramener Yahya Jammeh à la raison. Il qualifiait l’option militaire de « solution envisageable ».
Nestor N'Gampoula Notification:Non |