Gabriel Kinsa, le jongleur de contes du Bassin du Congo

Vendredi 24 Juin 2016 - 21:38

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Gabriel Kinsa est artiste comédien-conteur-écrivain-metteur en scène. Jongleur de la subtilité complexe de la diversité ethnique et linguistique des groupes ethniques du Congo, il est reconnu comme l’un des meilleurs conteurs francophones. L’auteur de plusieurs albums de jeunesse et de CD de contes, compositeur de musiques de variétés, se confie dans les colonnes des Dépêches de Brazzaville.

Gabriel Kinsa l'ensorceleurLes Dépêches de Brazzaville (LDB) : Quelle a été votre enfance ?

Gabriel Kinsa (GK) : Je suis un produit du village. J’ai été élevé dans une famille nombreuse. Ma vie d’enfant s’est déroulée de façon classique, en participant pour une large part aux jeux d’enfants dans le village et dans les champs, l’autre part étant consacrée à ma scolarité à l’école de Boko.

LDB : A quel moment découvrez-vous votre don pour raconter des histoires et captiver l’auditoire ?

GK : Après l’école primaire et le collège de Boko, j’arrive à Brazzaville en 1974 où je fais la rencontre de nouveaux camarades venus d’autres régions du Congo. Là commence l’envie de dire qui je suis et d’où je viens. C’est à cette période que je découvre le théâtre. Quelque temps après, je me retrouve hors du Congo et mon envie de raconter s’accroit et se précise.

LDB : Comment se déroule votre carrière ?

GK : Comme vous l’avez dit, je suis comédien, conteur, metteur en scène, musicien et écrivain. Je mène ma carrière le plus sérieusement du monde mais avec beaucoup de passion, ce qui me pousse à explorer différents horizons. Jusque-là, je suis satisfait de l’évolution de ma carrière dont j’espère qu’elle n’est pas prête de s’arrêter.

LDB : Envisagez-vous de transmettre votre passion aux jeunes générations ?

GK : Je compte ouvrir une école d’art au Congo où les gens apprendront les arts scéniques et les arts plastiques… avec l’espoir que le Congo veuille bien me céder un soupçon d’espace. Dans un futur très proche, je recherche des partenaires pour organiser un festival du livre et de l’oralité à Boko, village de mon enfance. Des comédiens-artistes et écrivains de renom comme Marius Yelolo, Ferdinand Bantimba, Emmanuel Dongala, Wilfrid Nsondé ou la conteuse Maria Skatchkova qui viendra de la Russie, ont accepté de s'impliquer dans le festival, le premier de ce genre hors de Brazzaville et Pointe Noire.

LDB : Que devra-t-on retenir de vous après vos prestations aux quatre coins du monde ?Gabriel Kinsa en pleine séance de contes aux enfants

GK : Je compte des milliers d’heures de spectacles. J’ai eu le temps de les prolonger très souvent par la production de 3 CD de contes, 2 CD de musique de variété diffusés à travers les ondes internationales. Je suis auteur d’un roman jeunesse, un recueil de contes et huit albums jeunesse. En somme, à partir de l’oralité depuis la nuit des temps, j’ai matérialisé les récits de mes ancêtres du Bassin du Congo. Difficile de répondre à une telle question. Je laisse seul juge le public qui prendra et gardera ce qu’il veut selon sa sensibilité et son ressenti.Gabriel Kinsa

Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Gabriel Kinsa l'ensorceleur Photo 2 : Gabriel Kinsa en pleine séance de contes aux enfants Photo 3 :Gabriel Kinsa Crédit photo : sans

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