Gabon : aucun proche de Jean Ping dans le gouvernement d’ouvertureLundi 3 Octobre 2016 - 17:30 Le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issozet Ngondet, a publié dimanche la liste des 40 membres du nouveau "gouvernement d’ouverture", marqué par l’absence de grandes figures de l’opposition liée à Jean Ping, après la réélection contestée d’Ali Bongo à la présidence. L'un des représentants de l’opposition à figurer dans le gouvernement est Bruno Ben Moubamba, arrivé troisième lors du vote du 27 août. Il est nommé vice-Premier ministre et ministre de l’Urbanisation. La plupart des autres membres du gouvernement sont issus du Parti démocratique gabonais d’Ali Bongo. Ce gouvernement d’ouverture compte 30 % de femmes. Il a été remanié à 50 %. Les proches du président Ali Bongo tiennent les postes clés. Le secrétaire général de la présidence de la République, Etienne Massard Makaga, qui cumule les fonctions est également ministre de la Défense. L’ex-ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya, a été promu ministre d’Etat, chargé des Affaires étrangères. Alain Claude Bilie By Nze a été nommé ministre d’Etat chargé de l’Economie numérique, de la Communication et de la Culture, Porte-parole du gouvernement. A ce titre, il s’est réjoui de ce nouveau départ pour l’équipe gouvernementale. « C’est un gouvernement qui compte des hommes et des femmes issus de l’opposition, de la société civile, mais également de la majorité républicaine qui soutient Ali Bongo. C’est un gouvernement qui a pour mission de traduire le projet de l’égalité des chances, mais également et surtout d’ouvrir ce dialogue avec toutes les forces vives de la nation. Là, on est sur l’ouverture et on verra plus tard comment amener l’opposition à intégrer encore plus ou la majorité à s’ouvrir davantage », a-t-il expliqué. Le pétrole reste entre les mains d’Etienne Ngoubou. Mathias Otounga Ossibadjouo quitte la Défense pour le Budget. Les principaux sortants sont l’opposant Mathieu Mboumba Nziengui, ministre d’Etat et le général Flavien Nzengui Nzoundou, vice-Premier ministre. Rappelons que le chef de l’Etat, Ali Bongo a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle avec moins de 6.000 voix d’avance, et son adversaire Jean Ping affirme avoir été dépossédé de sa victoire. Plusieurs personnes ont été tuées dans les émeutes qui ont suivi l’annonce des résultats. Jean Ping a lancé la semaine dernière un appel au dialogue national rivalisant celui du président Ali Bongo, et a invité la communauté internationale à sanctionner les responsables de ce qu’il qualifie de « coup d’état militaro-électoral ». Un autre problème qui fait débat depuis quelques jours c’est celui des écoutes téléphoniques dont ont été victimes les observateurs de l’Union Européenne de la part des services secrets gabonais. L’information a été révélée par « Le journal du dimanche » qui indique que les services secrets gabonais ont espionné les observateurs de l’Union européenne dépêchés pour veiller à la régularité de l’élection présidentielle. Ces écoutes révèlent le doute des observateurs de l’Union européenne sur le résultat du scrutin. Au moins six personnes ont été mises sur écoute, explique l’hebdomadaire, qui a eu accès à « une vingtaine d’enregistrements clandestins, un échantillon puisé dans un ensemble certainement plus vaste ». Yvette Reine Nzaba Notification:Non |