France : Reims installe le Village d’artisanat international

Jusqu’au 8 décembre (de 14 h à 19 h 30 en semaine et de 11 h à 19 h 30 le samedi et le dimanche), Reims, la cité des sacres, abritera le Village d’artisanat international. Le Congo, qui occupe deux chalets, y est représenté par l’artiste-peintre Vanessa Agnagna et le facteur d’instruments de musique traditionnelle Barnabé Matsiona. Plus qu’une représentation du Congo, c’est la continuité des actions du comité de Jumelage que cette initiative marque grâce à l’implication de la ville de Reims et des membres de l’association rémoise présidée par Julienne Mackonguy.

Les coquettes maisonnettes de bois dressées sur la place de l’Hôtel de Ville donnent à découvrir aux flâneurs une abondance d’animations internationales dignes de faire oublier la froidure grisâtre de l’est de l’Europe. Les visiteurs ne s’y trompent pas ; c’est aux deux stands du Congo, placés côte à côte, qu’ils trouvent la chaleur. Dans le premier, Vanessa Agnagna expose ses tableaux colorés. Dans le second, Barnabé Matsiona étale quantité d’instruments de musique traditionnelle fabriqués par ses soins avec des matériaux de récupération.

Pendant toute la manifestation, Vanessa proposera les courbes et les silhouettes de ses œuvres, prenant le temps d’expliquer aux visiteurs sa technique perfectionnée à la célèbre École de Peinture de Poto-Poto de Brazzaville. « J’ai un talent inné pour la peinture, confie-t-elle. Toute jeune, après une série de dessins remarqués et primés, j’ai fait de la peinture mon métier. Je peins les scènes de la vie quotidienne du bassin du Congo ». L’artiste-peintre, résidant à présent à Paris, est fière de représenter son pays qu’elle a quitté il y a cinq ans.

Le stand de Barnabé Matsiona jouxte celui de Vanessa. « Ici, je vous embarque dans l’univers du recyclage : rien ne se perd, rien ne se crée », précise-t-il. Ses étonnants instruments disposés en vrac lui permettent tantôt de simuler l’orage, tantôt d’annoncer le beau temps ! Avec une pompe à vélo, Barnabé imite la flûte, dans des mélodies d’ici et là ; d’un morceau de bambou vont surgir les sons du saxo soprano. Plus loin, une sanza accompagne le conte entendu dans son enfance à Mindouli, près de Brazzaville. Sans hésiter, il se prête à toutes les demandes curieuses des visiteurs fascinés. Autodidacte, Barnabé Matsiona se révèle à leurs yeux un véritable homme-orchestre.

C’est tout l’esprit d’émerveillement de Noël que cette rencontre de l’avent ! Pour Jacques Cohen, chargé des relations internationales de la mairie, « le jumelage entre Reims-Brazzaville est au-delà des clivages politiques de notre ville. Quoi qu’il advienne de la composition municipale à venir, ce jumelage survivra. » Et Julienne Mackonguy d’exprimer sa satisfaction : « Le Congo est là. Cela suffit à notre bonheur de contribuer à la continuité de l’amitié scellée entre Reims et Brazzaville depuis 1961. »

D’ici là, les Congolais de Reims viendront sûrement visiter les stands en espérant la visite du Congolais le plus célèbre de la ville rémoise, Prince Oniangué, milieu du terrain du Stade de Reims, le fameux club de football.