France : les élus locaux originaires de la RDC se constituent en association

Venus des quatre coins de la France, les élus locaux originaires du Congo-Kinshasa ont fait le déplacement à Paris pour le lancement de leur association. Les douze membres élus locaux balayant l'échiquier politique français affichent tous la même ambition : ne pas se poser en donneurs de leçon devant la situation que connaît la République démocratique du Congo (RDC) mais mutualiser leurs compétences acquises en France avec celles du Congo et servir de passerelle entre la communauté congolaise et les autorités françaises.  "Je ne peux pas me hasarder à  devenir un donneur de leçon mais nos compétences peuvent être utiles au Congo car nous apprenons la gestion de la Cité," a déclaré Grégoire Mukendi, président du Cefock. Celui-ci a eu l'idée de créer cette association après son élection au conseil municipal d'Aulnay-sous-bois en région parisienne : "J'étais ému d'être élu en tant que maire-adjoint, je me suis demandé s'il y avait d'autres Congolais élus locaux et j'ai eu l'idée de créer un mouvement pour se rassembler." 

Même son de cloche du côté des membres féminins du Cefock.  "Nous n'avons pas de leçons à donner au Congo car nous sommes des élus français en France*, mais nous pouvons servir de relai entre les Congolais installés en France et les autorités françaises," a précisé  Bernadette Shungu,  adjointe au maire chargée de la Jeunesse et de l’emploi des Jeunes de la ville de Longvic dans le département de la Côte d'Or. Claire Tawab, élue de Grigny depuis 2008, une commune française qui compte beaucoup d'étrangers, confirme : "Nous voulons être une valeur ajoutée pour le pays, nous avons acquis de la discipline de travail et c'est cela que l'on veut donner à notre pays d'origine. Nous ne sommes pas dans l'opposition mais dans la main tendue".

Grégoire Mukendi, président de l'association d'élus locaux, a tenu à encourager ses frères et soeur congolais à s'investir dans la vie locale française : "On ne peut pas dire à tout le monde de faire de la politique mais il faut s'occuper de sa cité, connaître ses voisins, sa rue, son quartier, sa commune, s'intérerresser à ce qui se passe autour de soi, aller aux réunions d'école et ne pas rester enfermés sur sa communauté sinon cela ne sert à rien d'avoir voyagé jusqu'en Europe !" a déclaré l'édile.

* NDLR la République démocratique du Congo ne reconnaît pas la double nationalité