Forum Forbes Afrique 2013 : les experts appellent à la construction d'infrastructures pour pérenniser la croissanceMercredi 24 Juillet 2013 - 8:30 Consacré à l’émergence des classes moyennes africaines, ce haut lieu de réflexion s’est tenu le 23 juillet à Brazzaville sous les auspices du président Denis Sassou N’Guesso. La cérémonie s’est déroulée en présence de ses homologues John Dramani Mahama du Ghana, Macky Sall du Sénégal, Blaise Compaoré du Burkina-Faso et Jacob Zuma d’Afrique du Sud ainsi que de plusieurs personnalités africaines et internationales influentes, dont l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan Sur le thème « Émergence des classes moyennes africaines, entrepreunariat et nouveaux modes de consommation », cette rencontre a permis de suivre plusieurs communications : entre autres, « Étude sur les classes moyennes africaines : faits et chiffres » ; « Accompagner la croissance par l’investissement : l’opportunité des infrastructures en Afrique » ; « Regards transatlantiques : développement africain et enjeux économiques pour le monde » ; « Les nouveaux marchés gagnants, sources d’emplois et de croissance ». Toutes les personnalités qui se sont succédé à la tribune ont parlé de l’importance de la relation bijective qui existe entre la croissance économique africaine — estimée à plus de 5% — et le développement de la classe moyenne. Pour ce faire, les intervenants ont appelé les Africains dans leur ensemble à prendre leur destin en main. Ils ont souhaité que des opérateurs du secteur privé s’associent au secteur public dans chaque État pour créer les conditions nécessaires au développement effectif de l’Afrique. Le président du conseil d’administration de Forbes Afrique, Sylvain Lekaka, par exemple, a salué les Africains qui font déjà « la fierté du continent » dans le domaine des affaires, demandant à d’autres d’« agir les premiers » avant attendre l’assistance extérieure. L’ancien directeur général de l’Agence française de développement, Dov Zerah, a donné une définition nuancée de la classe moyenne et a indiqué que la croissance était portée par plusieurs indicateurs liés à la hausse des prix des matières premières, le niveau de revenus d’une personne et la fonction qu’elle exerce. Il a relevé que se posait toutefois un problème de durabilité de cette croissance pour plusieurs raisons. « Le développement, a-t-il souligné, ne sera durable que lorsque l’Afrique transformera elle-même ses matières premières. » Pour le conseiller maître à la Cour des comptes française, certes, la pauvreté recule en Afrique, mais la malnutrition persiste, et la réalité de la croissance est perceptible dans nombre de pays africains : exode rural, urbanisation, augmentation de la population active dans des activités tertiaires, émergence de pays et développement des classes moyennes. « L’émergence ne va pas de soi, elle ne viendra pas d’elle-même, nous devons la conquérir et l’obtenir dans un monde de compétition acharnée », a lancé le président sénégalais. « L’expérience montre que le chemin de la croissance et de la prospérité est indissociable du développement des infrastructures », a ajouté Macky Sall qui a regretté le fait que l’Afrique accuse encore un déficit considérable dans ce domaine faute d’infrastructures. Tony Elumelu, président exécutif de Heirs Holdings, Patrice Motsepe, fondateur et président exécutif d’African Rainbow Minerals, Albert Yuma Mulinbi, président de la Fédération des entreprises de la RDC, Jean-François Copé, président de l’UMP, pour ne citer qu’eux, ont insisté sur la nécessité d’accompagner le développement par la création de nouvelles infrastructures. Dans son discours d’ouverture, le chef de l’État congolais a rappelé l’urgence d’agir pour créer les conditions d’un meilleur exercice des activités afin d'amener « les classes moyennes à développer l’esprit d’entreprise et d’innovation en vue d’un meilleur devenir collectif ». « C’est ainsi que les petites et moyennes entreprises prospères créées en grand nombre par certains Africains des classes moyennes se traduiront par beaucoup de nouveaux emplois salariés qui sortiront d’autres Africains de la pauvreté et feront de certains d’entre eux de nouveaux entrepreneurs ou de grands consommateurs solvables », a souligné Denis Sassou N’Guesso. Nestor N'Gampoula Légendes et crédits photo :À gauche, le président Sassou N'Guesso ouvrant le forum Forbes Afrique, le 23 juillet à Brazzaville. À droite, les président Macky Sall, Blaise Compaoré, Sassou N'Guesso et Jocob Zuma. ©DR |