Fête du 8 mars : les femmes du Kouilou et de Pointe-Noire à l’honneur

Jeudi 8 Mars 2018 - 20:15

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Dans la capitale économique, la journée internationale de la femme a été marquée par une grande parade féminine sur le boulevard Loango, menée par l’épouse du chef de l’État, Antoinette Sassou N’Guesso, marraine de l’édition 2018.

Dédiée à la femme, la journée du 8 mars a été placée sous le patronage du Premier ministre, Clément Mouamba, en présence de la ministre de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, Ines Nefer Bertille Ingani. Plusieurs autorités du pays et autres invités de marque ont effectué le déplacement de Pointe-Noire, une ville choisie cette année pour célébrer l’évènement.

En rapport avec la thématique retenue cette année par l’ONU femme, à savoir « L'heure est venue. Les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes », l’épouse du chef de l’État, Antoinette Sassou N’Guesso a, dans son allocution, exprimé sa reconnaissance à tous ceux qui ont contribué à l’atteinte de certains objectifs du combat « noble », mené par la femme, à savoir la liberté, l’émancipation et, « dans un avenir très proche », la parité. Elle a, en outre, interpellé la femme à tenir sa place dans des enjeux économiques et agricoles du pays.

Au niveau national, la journée a été célébrée sur le thème « L’implication de la femme congolaise dans la lutte pour l’autosuffisance alimentaire des produits de base », avec un autre sous thème  « L’importance du mouvement coopératif féminin en milieu rural ».

En guise de reconnaissance pour son engagement dans l’émancipation de la femme congolaise et autres services rendus à la nation, la ministre de la Promotion de la femme a décerné un trophée à l’épouse du chef de l’État. Cette dernière a exprimé, à son tour, sa satisfaction en interpellant la femme congolaise à « tenir sa place dans des enjeux économiques et agricoles du pays ». « La célébration de la JIF constitue désormais un évènement majeur dans notre pays. Il s’agit d’un élan qui ne doit pas être brisé, car les défis toujours plus élevés s’imposent à la femme congolaise. Je partage ce trophée avec toutes les femmes congolaises. Il est la juste reconnaissance de notre dévouement commun à la cause des femmes que j’encourage à œuvrer pour un lendemain meilleur en s’appuyant sur notre slogan : seule la lutte libère », a déclaré l’épouse du chef de l’État.

À cet effet, plusieurs initiatives, a-t-elle rappelé, ont été déjà entreprises, parmi lesquelles l’organisation des femmes en coopérative agricole, « mais la société congolaise attend encore un peu plus de ces femmes ». Pour elle, le défi majeur constitue à réfléchir sur des stratégies visant à encourager les femmes dans leurs projets agricoles et des projets pouvant répondre aux besoins alimentaires de la population et à l’approvisionnement des villes et des zones rurales.

Mais, tous ces défis, a-t-elle nuancé, ne peuvent se concrétiser « si nous ne cultivons pas la paix, une valeur qui est au centre de toutes nos batailles. Plus que jamais, nous devons faire de ce crédo le socle de tous nos engagements ». Pour terminer, elle a lancé un  appel à toutes les femmes vivant au Congo à « plus d’abnégation au travail pour devenir les maîtresses de leur destin et les bâtisseurs de leur prospérité ».

Un appel à l’amélioration de la condition féminine

Pour la ministre de la Promotion de la femme, la célébration de la journée du 8 mars chaque année répond à un idéal, « il s’agit de mener des réflexions pour faire le bilan en vue de savoir d’où viennent les femmes, où elles vont dans leurs revendications afin d’atteindre les différents objectifs visés ». Il est question pour les femmes, a-t-elle ajouté, de marquer un temps pour approfondir la réflexion sur les différents maux qui les minent et d’améliorer la contribution de ces dernières pour le développement socio-économique du Congo.

La ministre a aussi réitéré la reconnaissance des femmes congolaises à l’égard du président de la République, pour inscrire la parité dans la nouvelle Constitution, et créer un conseil consultatif de la femme, dont l’organisation et le fonctionnement  du projet de loi organique est en voie d’être promulgué. Lisant, pour sa part, le mot du secrétaire général de l’ONU, le représentant résident du système des Nations unies au Congo, Anthony Ohemeng-Boamah, a rappelé les revendications des femmes concernant les agressions, la discrimination, et le harcèlement sexuel sur toutes leurs formes. Toutefois, a-t-il poursuivi, « de nombreux obstacles restent à franchir en vue de remédier aux inégalités ancestrales qui représentent les creusets de discrimination et de l’exploitation ».

Il a, en outre, rappelé que plus d’un milliard de femmes ne sont pas protégées actuellement par la loi, si elles venaient à subir des violences sexuelles dans leurs foyers. Selon les statistiques, a-t-il indiqué, l’écart de rémunération entre homme et femme est de 23%  à l’échelle mondiale. Il peut atteindre 45% dans des zones rurales. Par ailleurs, le travail non rémunéré effectué par des femmes n’est pas reconnu, car elles occupent moins d’un quart de sièges dans les parlements nationaux et sont encore moins nombreuses dans des conseils d’administration.

Des femmes ont reçu des distinctions honorifiques

À l’occasion de cette célébration du 8 mars, le président de la République, grand maître des ordres nationaux, Denis Sassou N’Guesso, a décerné à titre exceptionnel et à titre normal des distinctions honorifiques à certaines personnalités féminines. Plusieurs femmes des départements de Pointe-Noire et du Kouilou, qui se sont distinguées par leurs actions dans différents domaines ont été décorées. Un échantillon de quinze femmes  a reçu des insignes honorifiques des mains du Premier ministre, Clément Mouamba. Parmi elles figurent  Philomène Fouti Soungou, Édith Peron Franck Dibas, Yolande Ketta Banguyd, Félicité Meno Diop Tchilimbou et Véronique Loembet Nitou.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yvette Reine Nzaba;Lucie Prisca Condhet N’Zinga;Charlem Légnoki

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