Fête du 14 juillet à Brazzaville : la Case de Gaulle a connu une ambiance particulièreMardi 15 Juillet 2014 - 14:30 Ce lieu symbolique choisi pour célébrer chaque année la fête nationale française, a connu lundi soir une grande effervescence marquée par la présence de nombreuses personnalités -ministres, diplomates occidentaux, africains et asiatiques, leaders politiques, députés, des amis de la France- sans oublier la colonie française La cérémonie a débuté tout d’abord par l’exécution des hymnes nationaux des deux pays : la Marseillaise et la Congolaise, interprétées par un groupe dénommé Chœur Sanctus à travers son gospel classique. Avant de s’adresser à ses invités, l’ambassadeur de France au Congo, Jean Pierre Vidon, a procédé à une brève cérémonie de remise de décorations, rappelant au préalable les mérites de ceux qui les recevaient. Il s’agit de Monseigneur Yves Monot ; du colonel Akoli Awaya et du lieutenant-Colonel Jacques Christmane, qui ont été faits chevalier dans l’ordre national du Mérite. Parmi eux, une femme, Marlène Bach, a été médaillée de la Légion d’honneur. « C’est une grande joie et une fierté pour moi d’être honoré. Lorsqu’on est nommé par la plus grande instance d’un autre pays, on ne peut qu’être content. Cela vous encourage à travailler davantage. Je vais souvent en France. Je n’ai jamais été à l’Elysée ni au Quai d’Orsay, mais ce que nous faisons est apprécié par d’autres personnes. Nous allons doubler de vigilance et faire tout notre possible pour essayer de freiner l’immigration clandestine qui concerne non seulement les Congolais, mais également toutes les autres nationalités », a indiqué le colonel Akoli Awaya. Dans son allocution, l’ambassadeur de France a rappelé les convictions de Savorgnan De Brazza, ses rapports humains avec les collectivités africaines, mais aussi certaines des conséquences qu’il a subies avant que la pertinence de sa vision ne soit connue. « L’hommage qui lui a été rendu par la République du Congo, à l’initiative du président de la République, porte témoignage de la reconnaissance qu’il a justifiée », a-til déclaré. Jean Pierre Vidon n’a pas omis de citer également le général de Gaulle qui a joué un rôle crucial pour que la France recouvre la liberté, et qui, selon lui, « a trouvé, ici, son indispensable légitimité territoriale en même temps que les enfants du Congo allaient être heureux à combattre et, pour certains, à donner leur vie, pour que la France recouvre la liberté ». Pour marquer l’histoire, il a annoncé dans la foulée la célébration en août prochain du centenaire de la première guerre mondiale sur les rives de la Sangha, à Mbirou où Français et Allemands se sont affrontés le 22 août 1914. La coopération entre le Congo et la France au beau fixe L’ambassadeur de France au Congo n’est pas passé sous silence les relations économiques et commerciales qu’entretiennent les deux pays, relations illustrées par la présence au Congo de plusieurs entreprises françaises ; l’Agence française de développement et l’ambassade de France à travers son service de coopération et d’action culturelle ; des projets de développement dont la France s’est engagée à réaliser à hauteur de 200 milliards FCFA entre 2015-2020, dans le cadre du contrat de désendettement et de développement qui lie les deux pays. « L’ampleur des échanges qui, dans tous les domaines, unissent nos deux pays témoignent de la réussite du chemin parcouru ensemble et de notre aptitude commune à en surmonter les embûches. La France est déterminée à poursuivre dans ce sens et à apporter son soutien à un développement déjà largement engagée qui ira plus loin grâce à la nécessaire diversification de l’économie qui exige l’émergence de nouvelles compétences au sein de la population », a indiqué le diplomate Jean Pierre Vidon qui s’est engagé en même temps à plaider pour la multiplication des formations qualifiantes qui seront bénéfiques à tous. S’agissant de la paix et de la sécurité en Afrique, notamment la crise Centrafricaine, l’ambassadeur de France a apprécié les efforts menés par différents partenaires, particulièrement la médiation assurée par le chef de l’Etat Congolais. « Notre plein soutien va à la médiation que dirige de manière éminente le président Denis Sassou N’Guesso et que nos vœux l’accompagnent dans la nouvelle configuration de cette médiation et dans la conduite des rencontres successives qui jalonneront, notamment à Brazzaville, le chemin devant conduire à une paix retrouvée », a-t-il souhaité. Par ailleurs, l’appui de la France, a-t-il dit, sera illustré dans la mise en condition par les Forces françaises au Gabon, du contingent congolais qui participera à la Misca. « Cette action s’inscrira en parfaite harmonie avec le concours apporté par les Etats-Unis ». Il a précisé que la coopération Française de sécurité et défense viendra aussi contribuer à l’exercice Loango qui se déroulera en Septembre prochain au Congo dans le cadre de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale. Monseigneur Yves Monot a entamé il y a plus de 40 ans une vie missionnaire au Congo, entrecoupée par de brèves affectations en France. Appartenant à la congrégation du Saint-Esprit, il a été récompensé pour avoir fait preuve tout au long de son parcours d’un engagement au service de la formation, en créant des établissements scolaires mais aussi tout récemment un centre agropastoral à Ouesso. Soutenu notamment par la France avec le projet Bomoko, il illustre de manière emblématique la pertinence d’une formation professionnelle en redonnant espoir à une jeunesse défavorisée, aspirant à un avenir meilleur. Après 26 années de service au sein des armées françaises, le lieutenant-colonel Jacques Christmane a choisi en 2013 d’être conseiller du commandant des écoles des Forces armées congolaises et d’ouvrir une nouvelle page de sa carrière dans le monde de l’entreprise au Congo. Le colonel Akoli Awaya est à la tête du commissariat spécial de l’aéroport Maya-Maya depuis dix ans. C’est un acteur de premier plan dans le domaine de la coopération bilatérale, sécurité, immigration. Il a démontré un engagement constant pour déjouer la fraude documentaire, contribuant ainsi de manière significative à la lutte contre l’immigration clandestine. Libraire de profession, Mme Marlène Bach est installée au Congo depuis près de trente ans. À Brazzaville, elle a créé la librairie Papyrus en 1987 avant de développer ses activités à Pointe-Noire et à Dolisie. Elle est à la tête de l’association démocratie des Français de l’étranger, depuis 2000, de l’association française d’entraide et de solidarité de 2006 à 2008 ; et cela avant d’être élue en 2009 en qualité de conseiller à l’assemblée des Français de l’étranger. Son action au service de ses compatriotes a été constante au sein des commissions. Yvette Reine Nzaba Légendes et crédits photo :Cérémonie de remise de décorations. |