Fête de Toussaint : la République déplore la spoliation des tombes au cimetière de la TsiéméMardi 1 Novembre 2016 - 16:00 Du jour au jour les tombes du cimetière de la Tsiémé sont en train de se vider. Le constat a été encore fait le 1er novembre 2016 par le ministre des Postes et Télécommunications, Léon Juste Ibombo, lors de la cérémonie du dépôt de gerbe de fleurs sur la première tombe dudit cimetière. Situé à Talangaï dans le sixième arrondissement de Brazzaville, le cimetière de la Tsiémé opérationnel de 1961 à 1976 n’a pas été en marge de la cérémonie du dépôt de gerbe de fleurs à l’occasion de la Toussaint. Comme à l’accoutumée, la République qui a toujours assisté des Congolais qui sont partis, a une fois de plus, par le biais de son ministre des Postes et télécommunications, Léon Juste Ibombo, honoré ses enfants passés de l’autre-côté. « La République doit honorer tous ses fils y compris les trépassés. Ici, nous sommes venus honorer nos frères et nos sœurs qui ont quitté ce monde, mais qui demeureront toujours des Congolais, donc des habitants de cette République, mais de l’autre côté. Le gouvernement de la République est solidaire, puisque nous sommes venus ici accomplir cet acte en son nom, au nom du chef de l’Etat », a déclaré Léon Juste Ibombo, après avoir déposé la gerbe de fleurs. Par ailleurs, le ministre des Postes et Télécommunications s’est indigné du comportement des concitoyens qui spolient le cimetière jour après jour. Le gouvernement, a-t-il ajouté, prendra des mesures nécessaires pour que cela cesse. « On ne peut pas spolier un endroit comme un cimetière, d’autant plus que c’est un lieu sacré. Je pense que le gouvernement est en train de prendre des mesures nécessaires pour faire en sorte que ce laxisme au niveau de nos concitoyens qui excellent à prendre des terres qui appartiennent à l’État, surtout au niveau du cimetière de la Tsiémé, cesse ». De plus en plus spoliée, la mairie de Talangaï qui avait essayé de faire un travail en sauvegardant cet espace public s’est finalement essoufflée. Le secrétaire général de cette mairie, Jean Amboua, avoue et affirme qu’ils ont été arrêtés net par le propriétaire foncier. « A dire vrai, la mairie avait essayé de faire un travail, mais nous avions été arrêtés net par les papiers que le propriétaire foncier, M. Mingui nous avait exhibés, démontrant sa propriété comme telle. Et nous avions, en ce temps, amené le ministre Mabiala de l’administration foncière d' alors sur les lieux. Il est établi que Mingui est le propriétaire de ce secteur. Mais ce qui est navrant, c’est qu’il est en train de vendre les tombes déjà construites. C’est-à-dire que là où il y a des tombes, ils les dégage et vend l’endroit sans respecter les procédures. Malheureusement aussi, les Congolais cupides qu’ils sont, se ruent sur cette aubaine pour ériger leurs maisons », a déploré Jean Amboua. Certes, il y a un bruit qui affirmait que la mairie avait bel et bien acheté cet espace auprès du propriétaire foncier, mais à leur niveau, notamment à la mairie de Talangaï, ils n’ont jamais vu tout cela, à moins que ce soit la mairie centrale qui est impliquée dans l’achat, a noté le secrétaire général de la mairie du sixième arrondissement. Cependant, il a précisé pourquoi l’État inhumait ses fils dans ces lieux. « Si l’État a inhumé ses fils dans ces lieux, c’est parce qu’au temps du monopartisme, la terre appartenait à l’Etat et quand la Conférence nationale souveraine a rétabli les responsabilités des propriétaires fonciers, ces derniers ont retrouvé leurs propriétés pour revendre. En ce moment-là, l’État s’est affaibli. C’est ce que l'on voit. » Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : le ministre des Postes et télécommunications allant déposer la gerbe de fleurs à la première tombe du cimetière de la Tsiémé
Photo 2 : le ministre des Postes et télécommunications s'inclinant devant la tombe
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