Ex-conseiller en sécurité de Moïse Katumbi : Derryl Lewis en veut aux autorités judiciaires de la RDC

Mercredi 3 Août 2016 - 20:25

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L’ancien conseiller américain en sécurité du gouverneur de l’ex-Katanga, Moïse Katumbi, a déposé le 29 juillet une plainte de douze pages devant la Cour du district de Washington D.C pour « torture » contre deux officiels congolais.

Nouveau rebondissement dans l’affaire Darryl Lewis, cet ancien conseiller américain en sécurité du gouverneur de l’ex-Katanga, Moïse Katumbi, actuellement en séjour à l’étranger. Accusé de mener des activités de mercenariat sur le territoire congolais sous couvert d’agent de sécurité commis au service de Moïse Katumbi, Darryl Lewis a regagné les États-Unis après son arrestation le 24 avril à Lubumbashi et avoir passé quelques jours en prison en RDC. Alors qu’on croyait son dossier classé, l’intéressé vient de jeter un pavé dans la marre par le biais d’une plainte déposée devant la justice américaine ciblant le chef de l'Agence nationale de renseignement (ANR) et le ministre de la Justice.

Dans sa requête, il dénonce la torture ainsi que les mauvais traitements qu’il aurait subis pendant sa détention dans le but, avance-t-il, de lui « extorquer de faux aveux ». Il réclame, pour ce faire, une amende de 4,5 millions de dollars en guise de dommages et intérêts. Les allégations de cet ancien militaire américain reconverti en sécurité privée ne semblent pas du tout émouvoir les deux autorités congolaises en cause qui gardent leur calme. « La République mettra des avocats américains pour défendre. Nous verrons si le juge acceptera la thèse de M. Lewis. Un Congolais qui aurait agi aux États-Unis comme Lewis en RD Congo aurait certainement eu à s’expliquer devant le FBI et autres services », a réagi, pour sa part, le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba ,cité par Jeune Afrique.

Pour maints analystes, cette dénonciation de Darryl Lewis ne serait que le fait d’un règlement de compte de la part d’un sujet américain n’ayant pas digéré son expulsion de la RDC. Entre-temps, sur le plan du droit, l’on s’interroge sur la manière dont pourrait se dérouler l’instruction et éventuellement le procès dès lors que la plainte a été déposée devant la justice américaine pour des faits commis en RDC. Un tel procès aux États-Unis pourrait-il se heurter à la souveraineté de la RDC ? s’interroge-t-on. « Ils sont poursuivis en tant qu’individus. Toutes les affaires sont différentes, mais il y a eu des précédents comme le cas Samantar. Dans cette affaire, la Cour suprême des États-Unis avait estimé que Muhammad Ali Samantar, un ancien Premier ministre de Somalie, pouvait être poursuivi aux États-Unis en vertu de la législation contre la torture », a expliqué Me Godfrey, un des avocats de Darryl Lewis. 

Alain Diasso

 

Alain Diasso

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