Etats-Unis : Washington menace de quitter le Conseil des droits de l’homme de l'ONU

Le secrétaire d’Etat américain a indiqué que la nouvelle administration américaine continue « d’évaluer l’efficacité du Conseil des droits de l’homme des Nations unies », actuellement en session à Genève. « Bien que ce soit peut-être la seule organisation de ce genre consacrée aux droits de l’homme, le Conseil des droits de l’homme doit passer par des réformes considérables pour que nous puissions continuer à y participer », a fait savoir Rex Tillerson. Les États-Unis poursuivront leur « objection forte et de principe à l’égard de l’agenda biaisé du Conseil contre Israël », a-t-il insisté.

La volonté affichée des Etats-Unis de vouloir quitter le Conseil des droits de l’homme s’explique, entre autres, au fait que le président Donald Trump a promis de défendre Israël devant les Nations unies et a dénoncé l’adoption de résolutions onusiennes critiques envers l’allié de Washington au Proche-Orient.

L’administration Trump entend renouveler le mandat de la Commission d’enquête sur la Syrie et veiller à ce que les rapporteurs sur la Corée du Nord, l’Iran et la Birmanie poursuivent leurs travaux, dit-il, dans cette lettre datée du 8 mars. Malgré cela, le secrétaire d’Etat américain n’a en revanche donné aucune indication de date quant à une décision sur la participation américaine au Conseil.

Dans leur réaction au sujet des menaces de Washington de quitter l’institution onusienne, les organisations de défense des droits de l’homme ont exhorté les États-Unis à garder leur siège pour continuer à être une voix pour les droits de l’homme dans le monde. « Les Etats-Unis sont partie intégrante du Conseil des droits de l’homme », a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. Et d'ajouter :« Il est important que tous les pays participent à ses travaux ».

Si l’administration Trump souhaite des réformes au sein du Conseil des droits de l’homme, il faut signaler que l’ancien gouvernement américain de Barack Obama avait joué un rôle clé dans certains des succès majeurs du Conseil tels que des enquêtes remarquées sur les atrocités en Syrie et en Corée du Nord.

Les États-Unis ont été élus au Conseil de 47 membres, principal organe des Nations unies pour la promotion et la protection des droits de l’homme dans le monde, pour un mandat de trois ans qui prend fin en 2019. Les membres de ce Conseil comprennent la Chine et Cuba, qui ont été critiqués par les États-Unis pour leur bilan en matière de droits de l’homme.