États-Unis : les 50 ans de « J’ai un rêve » de Martin Luther King commémorés avec faste dans le paysLundi 26 Août 2013 - 17:45 Le 28 août 1963, le jeune pasteur noir américain, assassiné en 1968, prononça dans un discours la fameuse phrase « I have a dream » (J’ai un rêve) qui a marqué profondément son pays et est aujourd’hui diffusé à travers le monde Grand acteur de la lutte pour l’égalité de droits et contre les discriminations raciales à l’époque de la ségrégation, Martin Luther King est devenu depuis lors un véritable symbole. À Washington, un mémorial en son honneur a été inauguré il y a deux ans, par le président américain Barack Obama. Dans le cadre de la semaine commémorative des 50 ans de son discours, qui s’étend du 21 au 28 août, des Américains se rendent massivement depuis à l’endroit où le président américain Barack Obama doit prononcer son discours mercredi pour marquer l’événement, soit sur le même lieu où Martin Luther délivra le sien. Il s’agit pour ces derniers de procéder à la reconstitution de la Marche vers Washington pour le travail et la liberté (en anglais March on Washington for Jobs and Freedom), à l’issue de laquelle Martin Luther avait délivré I have a dream. Outre le discours que le premier président noir du pays va prononcer depuis les marches du Mémorial Lincoln, de nombreux événements, dont des débats et des discussions, seront animés à travers le pays ainsi que dans les représentations diplomatiques à l’étranger pour s’interroger sur les différentes communautés qui composent les États-Unis. Pour de nombreux Américains, cinquante ans après le discours du pasteur, le travail entamé lors de la marche de 1963 est loin d’être terminé. « Le droit de vote est cible d’attaques, le taux de chômage des Noirs continue à grimper en flèche et des milliers d’enfants noirs vivent dans des quartiers paupérisés et vont dans des écoles où n’existe aucune mixité raciale », a fait remarquer, par exemple, Benjamin Jealous, l’un des responsables d’une des principales associations de défense des droits des Noirs. Pour sa part, Al Sharpton, un militant de longue date de la cause noire et co-organisateur de la manifestation a souligné : « J’ai toujours dit que nous avions accompli d’énormes progrès dans ce pays. Cela dit, croire que le travail est fini c’est, au mieux, faire preuve de bêtise ou de naïveté. » Aux États-Unis, les Noirs américains, qui comptent pour 14,2% de la population, sont toujours en queue de peloton en termes socioéconomiques. En effet, selon des estimations officielles, 12,6% d’entre eux étaient au chômage en juillet, contre 7,4% en moyenne pour la population américaine. Il faut néanmoins signaler qu’en 50 ans, le pourcentage de Noirs qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté est passé de 41,8% à 27,6%. Rappelons que le 28 août 1963, environ 250 000 de personnes, toutes origines ethniques confondues, étaient mobilisées à la faveur d’une marche au cours de laquelle ils entonnaient le slogan « L’égalité maintenant ! » et chantaient We Shall Overcome (Nous vaincrons). Ce jour-là, Martin Luther King, 34 ans, fit un discours et lança son célèbre : « J'ai un rêve, celui qu’un jour cette nation se lèvera et se mettra à vivre pleinement son credo : nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux. » Nestor N'Gampoula |