ESURS : la gestion de l’Université pédagogique nationale truffée d’antivaleurs

Jeudi 5 Décembre 2013 - 17:43

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L’équipe dirigeante accusée de corruption, d’immoralité, de magouille et d’incompétence.

Une année après l’expiration du mandat du comité de gestion de l’Université pédagogique nationale (UPN) que dirigeait le Professeur Édouard Tshisungu, peu avant sa suspension, cette institution universitaire est presqu’au bord du chaos.

L’UPN perd, en effet, chaque jour ses lettres de noblesse et les voix s’élèvent pour dénoncer des antivaleurs qui se côtoieraient au sein de cette alma mater. « La situation, à l’UPN, est préoccupante et nécessite un traitement  thérapeutique de choc pour sauver cette institution au bord du gouffre. De la gestion académique à la gestion administrative en passant par la gestion financière, plus rien ne rassure », ont noté des sources qui seraient au parfum de la situation au sein de cette université.

Pour ces sources, le Professeur Clémence Kasinga, alors Secrétaire général académique (SGAC), qui a réussi à se maintenir comme recteur par intérim, depuis bientôt une année, dirige par défi cette Université. On l’accuse notamment d’avoir installé, depuis, une milice forte non seulement pour sa sécurité personnelle mais aussi pour s’attaquer à toute personne qui n’est pas d’accord avec lui et qui oserait dénoncer le mode de gestion financière appliqué par l’équipe qui dirige cette institution. « Cette milice, composée essentiellement des jeunes gens, est prête à commettre des actes de vandalisme et toute sorte de désordre, chaque fois, quand les autorités ministérielles, qui ont en charge cette université publique, se prêtent à démettre ce comité de gestion pour installer un nouveau », est-il dénoncé.

Les inscriptions pléthoriques et incontrôlées

Ces sources déplorent également des inscriptions pléthoriques et incontrôlées aux deuxième et troisième cycles ainsi que l’ingérence du SGAC. « Toutes catégories d’étudiants sont recrutées, surtout en deuxième et troisième cycles dans toutes les facultés », ont-elles noté.

Alors qu’au niveau de la première et la deuxième licence, les étudiants obtiennent une inscription spéciale, qui ne respecterait pas des conditions exigées pour cette catégorie. « Même certains étudiants qui viennent des instituts et universités privés, porteurs des dossiers douteux et n’ayant pas suivi le programme régulier, obtiennent aisément leur inscription. Contrairement à leurs cadets de promotions inférieures qui versent tous les frais d’inscription à la banque, ceux de ces étudiants qui obtiennent l’inscription spéciale prennent une destination connue par le recteur seul », soutiennent des sources sûres à l’UPN, qui notent un semblant de contrôle des dossiers, pour donner un sens à cette inscription spéciale contre nature. Mais très troublants seraient des ordres donnés, à maintes reprises, par le SGAC et le recteur aux différents jurys des facultés, à la fin de la session, en vue de laisser passer même des étudiants qui ont échoué.

On déplore également une légèreté dans les inscriptions pour le troisième cycle où l’admission est désormais soutenue par le paiement de quelques frais alors que cette formation devrait être réservée au personnel scientifique des universités et instituts supérieurs. Selon ces sources, à cause du favoritisme et du clientélisme qui ont pris corps à l’UPN, des thèses de doctorats fantaisistes et qui ne tiennent pas débout sont soutenues. Alors que des mémoires souvent rejetés par le jury sont imposés.

Par contre, des Chefs des travaux venus de l’Université Marien-Ngouabi, de Brazzaville, qui ont soutenu leurs thèses en didactiques de discipline et qui refuseraient d’enseigner dans la faculté d’éducation et didactique auraient été imposés dans les facultés des recherches fondamentales, alors qui n’ont pas suivi un cursus normal et ne sont pas compétents en la matière. Ici, on cite les cas Kabwilu Mbwenyi et Embimene. « Cette façon honteuse de procéder à l’inscription à l’UPN ne peut que baisser le niveau des produits finis et occasionner le favoritisme. Aussi, la formation qui devait être d’excellence devient une formation de masse et elle est complètement au rabais. Le corps scientifique est fortement infiltré par les incompétents et des personnes au cursus douteux », décrie-t-on.

Ces sources, qui saluent l’intervention des autorités du pays et de la ville dans la destruction des magasins et boutiques qui ont été érigés dans les installations de cette institution d’enseignement universitaire, considèrent leur action comme un cri d’alarme en vue de sauver l’UPN de sa descendre aux enfers.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Entrée principale du site de l'UPN.