Environnement et Développement durable : des directeurs dénoncent une mise en place controversée

Mardi 5 Septembre 2017 - 18:41

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La précipitation avec laquelle le ministre Amy Ambatobe a pris cet arrêté, oubliant les textes en la matière, ainsi que la négligence des expertises portées par des personnes écartées alors que celles promues ne présentent pas les qualités requises dénoteraient d’une volonté du ministre chargé de ce secteur d’annihiler tous les efforts fournis par le gouvernement, pour faire de l’environnement un secteur fort et porteur des résultats en RDC.

Dans une correspondance du 30 août adressée au Premier ministre avec copies au président de la République, au ministre de la Fonction publique et à l’administrateur de l’Agence nationale de renseignements, des directeurs chefs des services au ministère de l’Environnement et Développement durable ont dénoncé un arrêté du ministre chargé de ce secteur portant sur la mise en place des directeurs généraux et des directeurs chefs des services. Les signataires sollicitent de ces hautes personnalités du pays l’annulation pure et simple de cette décision du ministre Amy Ambatobe, qui fragilise l’administration de ce ministère qui, rappelle-t-on, est parmi les secteurs bien protégés et bien garnis en expertises sous d’autres cieux, surtout avec le réchauffement climatique et ses conséquences sur l’humanité.

Dans ce document, les signataires ont notamment dénoncé la précipitation avec laquelle cette mise en place du 28 août est opérée alors que le « ministère de la Fonction publique en collaboration avec ses partenaires dont la Banque mondiale et la Coopération allemande (GIZ) sont en train de finaliser le processus de la réforme du ministère de l’Environnement ». À en croire les trois directeurs auteurs de cette dénonciation, la dernière étape de ce processus a trait à l’élaboration d’un référentiel de postes permettant de placer dans les structures organiques du ministère la personne qu’il faut à la place qu’il faut. « Or, une équipe mixte composée des agents de la Fonction publique, du ministère de l’Environnement et des délégués de GIZ se trouve présentement internée à Kikwit pour justement terminer ce référentiel », ont soutenu les signataires, qui se trouvent parmi les personnes écartées par cet arrêté du ministre alors qu'elles ont été nommées par une ordonnance du président de la République.

Violation flagrante de la loi

Les signataires de ce document ont noté que cette décision du ministre Amy Ambatobe viole de façon flagrante certaines dispositions de la loi portant statuts des agents de carrières des services publiques de l’État, y compris certains règlements pris pour son exécution. Pour illustration, ont expliqué les auteurs de cette dénonciation, aux termes des dispositions évoquées, une promotion n’est possible qu’en cas de vacance. Or, dans le cas sous examen, ont-ils appuyé, beaucoup de ceux qui viennent d’être promus l’ont été en dehors de toute vacance des postes concernés. Aussi les signataires ont-ils noté que la plupart des personnes bénéficiaires de ces promotions ne remplissent pas les conditions légales pour accéder au grade et fonctions au regard de leurs noms. « Beaucoup d’entre eux sont allés de commissionnement en commissionnement au préjudice des cadres dont le cursus est régulièrement sanctionné par des ordonnances présidentielles », ont soutenu les dénonciateurs, qui sont également parmi les personnes lésées.

Des raisons fallacieuses

Le ministre de l’Environnement et du Développement durable a motivé sa décision par le souci de redynamiser l’administration de ce ministère. Nenni, disent les dénonciateurs qui, s’appuyant sur le fonds de cet arrêté, font remarquer qu’il serait difficile d’atteindre une redynamisation lorsqu’on ne tient pas compte des expertises portées par la plupart de ceux qui viennent d’être écartés. Déjà, l’opinion et les partenaires se posent beaucoup de questions sur les véritables motivations de cette mise en place du ministre Ambatobe, étant donné que l’équipe gouvernementale dans laquelle il se trouve avait reçu comme missions notamment d’améliorer le social du Congolais et d’organiser des élections. « N’avait-il pas voulu placer ses hommes dans ces postes qu’il convoite ? », se demande-t-on. Si c’est le cas, conclut-on, alors la RDC peut dire adieu à tous les efforts consentis dans ce secteur pour mériter la confiance des partenaires qui s’impliquent pour faire avancer les choses, étant donné que la loi n’a pas été respectée et les personnes promues ne présentent pas les qualités requises pour donner des résultats tels que reconnus par tous.

Lucien Dianzenza

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