Entrepreneuriat : Femme énergies met au service des ménages un foyer économique dénommé « Litouka ya peto »

Mercredi 10 Février 2016 - 11:01

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Le foyer amélioré ou « Litouka ya peto », introduit au Congo par l’Association Femmes énergies, avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) est un moyen d’atténuer le réchauffement climatique, de lutter contre les gaz à effet de serre et par ricochet réduire la consommation du charbon à 50% dans les ménages. 

De forme cylindrique, le foyer amélioré est constitué d’une partie métallique et d’une partie céramique. Sa partie supérieure est tapissée d'argile, le tout relié par un joint. Il permet de faire des économies financières (4 à 5 plats préparés avec du charbon à 300 FCFA alors qu’avec le foyer traditionnel il faut du charbon de 500 voire 800 FCFA). Il reste opérationnel même deux heures du temps après l’épuisement du charbon et ne disperse pas la cendre.   Ne dégageant pas de fumée, le "Litouka ya péto" protège la santé, puisqu’il réduit considérablement l’émission des gaz à effet de serre, a expliqué la secrétaire générale de l’Association Femme Energies, Irma Pella.         

« Dans le cadre de notre mission d'aider les femmes dans les problématiques énergétiques sur l'environnement, nous avons introduit ce foyer amélioré au Congo. Ceci, en relation avec la question du changement climatique qui est devenue mondiale. Il s’agit donc pour chaque pays de réfléchir sur les méthodes de son atténuation », note Irma Pella qui est,  par ailleurs, ingénieur électricienne à la Société nationale d'électricité (SNE).

Ce foyer apporte un soulagement aux femmes, se réjouit-elle. «Lorsque le charbon s'épuise, la partie céramique, très chauffée, porte l'eau à ébullition. S'il y a trop de chaleur, il suffit de bloquer le petit portillon en dessous du foyer. Un espace est réservé pour recueillir la cendre. Il ne salit pas les marmites, la femme est à l’aise », explique- t-elle, à l’opposé du foyer traditionnel qu’elle a qualifié de contraignant, car dit-elle, « il faut de temps en temps ajouter du charbon, la fumée se dégage et la cendre tombe ».

 Trois femmes sur les dix qui ont reçu les premiers prototypes de "Litouka ya péto" pour expérimentation n’ont pas hésité de vanter le mérite du produit. « J’ai utilisé le sac de charbon de 6500 FCFA pendant deux mois, alors qu'avec l’ancien foyer, le sac n’avait qu’une durée d'un mois. J’invite les femmes à acheter ce foyer vendu à 15.000 FCFA », exhorte Blanche Octavie Mibouabané, stagiaire électricienne à la SNE.

« J’utilise ce foyer depuis deux ans, il est intact. Par contre le foyer traditionnel vendu aux prix de 2000 et 4000 FCFA s'use au bout de trois mois », confirme Aimé Jeanine Bassoumba, administratrice planificatrice au ministère de l'Enseignement primaire et secondaire.  « C’est un foyer adapté aux femmes, il permet une cuisson rapide. Pour la préparation du saka-saka, il me faut au moins trois heures et du charbon à 300 FCFA, alors qu'avec l’ancien modèle il fallait acheter du charbon à 1000 FCFA », souligne-t-elle.

Rappelons qu’après l’échec du 1er foyer amélioré en 2009, Femmes Energies, grâce au concours du PNUD, s'est formée en 2013 au Centre de recherche des initiatives technologiques (CRIT) de l'Université Marien -Ngouabi, et en a produit la même année les premiers modèles. Grâce à l’engagement de Femme énergies, le PNUD a encore financé l'étude des foyers améliorés sur la base de compétence, d'approbation de femmes sur son usage.

À cet effet, le PNUD a fait venir un expert du Sénégal qui a formé 16 ferronniers et fabricants de la céramique, a signifié Irma Pella. Cependant, l'étude menée en 2012 par le PNUD sur le changement climatique indique que pour démontrer l’action de Femmes Energies contre ce fléau, il fallait fabriquer 5000 foyers par année, utilisés par 5000 femmes pour lutter contre les gaz à effet de serre. Pour atteindre ce but, le travail a été mécanisé.

L’association a, à ce jour quelques points de vente à savoir trois dans la zone nord : les marchés Moukondo, Mikalou, Massengo et l'enceinte de la SNE. La partie sud a connu un retard à cause des troubles enregistrés avant le référendum du 25 octobre dernier, a fait savoir la secrétaire générale de «Femme énergies», tout en sollicitant des subventions du gouvernement pour réduire le prix d’achat actuel d’un foyer qui n’est pas à la portée de toutes les femmes.

 

Jean Kodila

Notification: 

Non