Enseignement : la création des cantines scolaires dans les écoles publiques est à encouragerJeudi 19 Juin 2014 - 17:25 Le département de la Cuvette-Ouest a ouvert en avril dernier à Ewo, l’internat du lycée d’enseignement général afin que cette infrastructure contribue à l’amélioration des rendements scolaires des élèves internes. Cet internat a une capacité d’accueil de 64 élèves, avec 4 pavillons de 16 élèves chacun. Les élèves qui seront internés vont utiliser dans un premier temps le dortoir du bâtiment B déjà aménagé. Le choix de ces élèves est basé sur leurs résultats scolaires, ce sera donc les plus méritants qui en bénéficieront. D’autres élèves seront choisis dans un cadre social, notamment ceux qui n’ont pas de parents sur place à Ewo et des orphelins, ainsi que les filles qui ont une moralité acceptée, a-t-on appris du proviseur du lycée, Ludovic Kinkala. Pour sécuriser l’internat, un travail complémentaire est nécessaire. Il est relatif à : la confection d’un mur de clôture, des puisards pour chaque bloc, des toilettes et des digues pour éviter que l’eau de pluie qui ruisselle puisse heurter les murs de ce bâtiment ainsi que l’installation d’un paratonnerre pour éviter les chocs électriques. Des cantines instaurées, des résultats positifs Visant à procurer l’éducation pour tous et à lutter contre le fléau de la malnutrition, le projet d’instauration des cantines scolaires devrait engendrer des retombées positives. « Nous sommes certains que les résultats seront nombreux et très encourageants », indique un directeur d’une école primaire privée. « En comblant les besoins nutritionnels des élèves, rapidement nous pourrons remarquer une plus grande assiduité et une meilleure concentration de leur part. De plus, les résultats et la fréquentation scolaire vont augmenter », a-t-il ajouté. Il est à prévoir que l’instauration de cantines dans les écoles primaires va contribuer également à faire reculer le taux de malnutrition. Une fois installées, l’objectif sera d’assurer la pérennité de ces cantines scolaires qui vont beaucoup apporter au développement économique et social des communautés. « Les communautés doivent prendre en charge ces initiatives. Présentement, nos cantines survivent grâce à un système de coûts partagés. D’un côté, il y a les subventions et de l’autre, il y a la contribution annuelle des parents. Chaque élève doit fournir 50 kilos de céréales par année pour alimenter les cantines », sollicite ce directeur d’école. Des cantines, un bien pour l’éducation D’une manière collective, la restauration scolaire répond à une double exigence : maintenir la qualité nutritionnelle des repas et mieux informer les parents, notamment sur l’importance des questions liées à la sécurité alimentaire. L'école est aussi un lieu privilégié d'éducation au goût, à la nutrition et à la culture alimentaire. Un ancien inspecteur à l’enseignement a expliqué que la consommation d'aliments par les élèves pendant les récréations relevait du choix des parents. Il est de leur responsabilité de veiller à préserver l'équilibre alimentaire en privilégiant la consommation d'un fruit ou d'une barre céréalière par jour. Il faut, en outre, veiller au respect des règles d'hygiène, de sécurité, mettre à disposition dans les établissements scolaires des installations sanitaires suffisantes et correctement équipées permettant le lavage et le séchage des mains. Inciter les cantines scolaires… Toutefois, dans le 6e arrondissement de Brazzaville Talangaï, tout comme dans le 5e Ouenzé, la démarche est désespérante : il n’existe que très peu d’écoles qui ont instauré des cantines scolaires dans les écoles primaires. Pourtant, pourvoir au déjeuner des écoliers est un élément capital de l’amélioration de la qualité de l’éducation. Les enseignants et les directeurs d’écoles sont formels sur l’instauration des cantines scolaires. Car ils savent qu’il est difficile de demander à un enfant d’être concentré, d’être motivé, s’il a le ventre vide. Or la plupart du temps, les parents d’origine modeste ne préparent pas de repas pour leurs enfants lorsqu’ils partent pour l’école, faute de moyens. Il est donc important que de vraies cantines se développent, avec une volonté politique forte. Il y a des écoles qui n’ont jamais eu de cantines, d’autres qui ont perdu leurs cantines. Et puis il y a celles qui inventent leurs propres solutions en impliquant parfois les parents d’élèves. En effet dans la plupart des écoles primaires publiques ou privées, les enfants apportent le matin des gâteaux de farine qui seront mouillés avec le jus de gingembre apporté dans un petit sachet ou bouteille, en guise de repas. Des calories pour un repas nutritif Combler les besoins nutritionnels des enfants d’âge scolaire est l’un des objectifs bénéfiques des cantines scolaires. En plus, apprendre la valeur nutritive des aliments aidera les écoliers à redécouvrir les mets locaux oubliés ou délaissés. Selon les diététiciens, le grammage des aliments doit être enrichi. Pour une meilleure protection des écoliers il est important qu’un organisme recueille pour un repas nutritif au moins 11g de protéines de bonne qualité, 220mg de calcium et 3mg de fer. La diminution des apports de glucides simples ajoutés et de lipides, notamment les acides gras saturés, vise une meilleure adéquation des apports de fibres, de minéraux et de vitamines, pour aboutir à un équilibre global satisfaisant des repas. Enfin, il convient de prendre en compte le confort des élèves, lors de la prise du repas, dans un environnement agréable : aménager les locaux et avoir un mobilier adapté. Fortuné Ibara |