Electrification : l’Afrique appelée à privilégier les initiatives ambitieusesMardi 14 Mars 2017 - 12:50 Le rapport 2017 de l’Africa Progress Panel (APP) propose des pistes concrètes afin d’accélérer l’accès à l’énergie des 620 millions d’Africains dépourvus d'électricité. Le cercle de réflexion Africa Progress Panel (APP) a publié son rapport sous le titre « Lumière, puissance, action : électrifier l’Afrique ». Dirigé à l’intention des pouvoirs publics comme des investisseurs étrangers, l’objectif est cette fois-ci de fournir des informations pertinentes et des réflexions complémentaires utiles pour étayer la mise en œuvre des nouvelles initiatives publiques et privées ambitieuses. En clair, développer des pistes concrètes afin d’accélérer l’électrification des pays africains. Un projet qui se confronte à un double impératif énergétique, « consistant à la fois à étendre l’échelle de l’électrification et à en accélérer le rythme », précise l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, qui préside l’APP. Une « tâche colossale » qui nécessitera un processus de transformation social et économique profond sur tout le continent. Sur le 1,2 milliard de personnes qui n’ont pas accès à l’électricité dans le monde, 53 % sont en Afrique, soit 620 millions de personnes, les deux tiers du continent. Même si quelque 145 millions d’Africains ont obtenu l’électricité depuis 2000, le rythme de l’électrification n’a pas partout suivi celui de la croissance démographique. «À moins que la cadence de l’électrification ne s’accélère, le nombre d’Africains dépourvus d’électricité aura augmenté de 45 millions d’ici à 2030 », prévient l’APP. Afin de « garantir à tous l’accès à des services énergétiques sûrs et abordables ; mettre en place l’infrastructure énergétique nécessaire à l’avènement d’une croissance inclusive et à la création d’emplois ; et limiter les émissions de carbone », le rapport préconise une approche panafricaine où les partenariats public-privé (PPP) sont facilités par les législations. « L’Afrique est riche en ressources énergétiques, mais celles-ci ne sont pas uniformément réparties. Le commerce transfrontalier de l’électricité est donc indispensable », avance le rapport. Aujourd’hui, malgré l’existence de cinq pools énergétiques régionaux et des projets d’interconnexions en cours, « seuls 8 % de l’électricité est commercialisée par-delà les frontières, détaillent les experts de l’APP, et ces pools ne sont pas reliés les uns aux autres. » L’Africa Progress Panel propose comme solution impérative de développer le hors réseau et le mini-réseau, en associant les technologies de pointe et l’ingéniosité du caractère africain. Parmi les 315 millions d’Africains qui auront accès à l’électricité d’ici à 2040 dans les zones rurales, le rapport estime que « 30 % seulement seront raccordées aux réseaux nationaux, tandis que la plupart disposeront d’électricité grâce aux installations à usage domestique hors réseau ou aux mini-réseaux ». « Nous ne pouvons plus nous limiter aux approches traditionnelles d’extension du réseau, qui ne sont plus viables, soutient Kofi Annan. Elles sont excessivement chronophages et ne répondent pas aux besoins des économies et des sociétés en pleine croissance. Au contraire, les Etats et leurs partenaires doivent en profiter pour redessiner leur avenir énergétique. » L’édition 2015 avait secoué les institutions africaines et les investisseurs internationaux lors de sa publication au Forum économique mondial, en juin. Intitulée « Energie, planète : saisir les opportunités énergétiques et climatiques de l’Afrique », l’étude de l’APP, dirigé par Kofi Annan, faisait un constat saisissant sur la situation énergétique du continent. Le document élaborait une vision d’avenir où l’Afrique pouvait prendre la place de meneur mondial dans les énergies renouvelables. Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |