Elections : l’Italie rebascule à droite

Mardi 27 Juin 2017 - 11:39

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Le deuxième tour des législatives partielles de dimanche consacre le retour de la droite à la tête d’une majorité de villes.

Il y a bien longtemps que l’Italie de droite ne fêtait plus un lendemain de vote. Dimanche pourtant les leaders de Forza Italia de Silvio Berlusconi et de la Ligue du Nord de Matteo Salvini exultaient. Dans la quasi-totalité des 22 villes de grande concentration où les citoyens étaient rappelés au vote pour le deuxième tour des municipales partielles, les représentants de la droite ont fait place nette. Et non contents de le remporter en quantité, ils l’ont fait aussi par le symbole, d’importants bastions jusque-là tenus par la gauche ayant changé de main.

Même le Mouvement 5 Etoiles, le M5S, pourtant balayé au premier tour dans les grandes cités, a fait plus que se défendre dans la poignée des rares petites communes où ses candidats avaient pu franchir le premier tour. D’ailleurs les sondages indiquent qu’au plan national, le M5S du comique Beppe Grillo fait désormais jeu égal avec le Parti Démocratique, le PD (gauche), le parti de l’ancien ministre Matteo Renzi qui a jusqu’ici dominé le jeu politique de ces dernières années.

C’est le PD et plus généralement la gauche qui sortent les grands perdants de ce vote. « Sur le total des maires victorieux, le Parti démocrate est devant, même si le résultat global n'est pas terrible », a reconnu Matteo Renzi que la presse n’était pas loin de tenir pour principal responsable de la débâcle de la gauche. Les résultats additionnés des premier et deuxième tours donnent certes une victoire arithmétique à la gauche, de 67 communes contre 59 au centre-droit. Mais celui-ci a remporté des prises d’un tel retentissement symbolique, que la gauche peut difficilement faire passer pour une victoire ce qui est une bérézina consumée.

Des villes comme Gênes et La Spezia, en Ligurie ; Vérone (Vénétie) ; Plaisance (Piacenza, Emilie-Romagne), Frosinone (dans la région romaine) qui était passée à droite dès le premier tour ou L’Aquila dans les Abruzzes sont désormais aux mains d’un centre-droit qui semble brutalement être sorti de la léthargie. Silvio Berlusconi jubile : « Je l’ai toujours dit : unis, rien ne peut nous résister ». Unis, oui, mais le partenaire de l’alliance, la Ligue du Nord de Matteo Salvini, n’est pas commode. Tenant d’un discours à la limite de la xénophobie, eurosceptique, ce mouvement milite aussi pour la sortie de l’euro.

La gauche l’a bien emporté à Padoue (la ville de Saint Antoine, en Vénétie) ou à Lucques, en Toscane, mais cela ne suffit pas. Elle semble payer ses divisions incessantes et une baisse d’affluence des citoyens aux urnes. Le deuxième tour de dimanche a en effet connu un faible taux de participation des ayant-droits au vote, à 46%. Quelque neuf millions d'électeurs, sur plus de 50 millions en Italie, étaient concernés par ces élections municipales partielles, dont 4,3 millions au second tour de dimanche.

Lucien Mpama

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