Elections législatives et locales : la question de la parité respectée au sein des partis politiques ?

Samedi 10 Juin 2017 - 14:30

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Initialement prévue pour le 10 juin à minuit, la date butoir de dépôt de candidatures aux élections législatives et locales du 16 juillet a été prorogée de trois jours. A quelques heures de la fin de la période le 13 juin, une seule question se pose : les partis ou associations politiques ont-ils respecté le quota de 30% réservé aux femmes ?

La nouvelle loi électorale en vigueur au Congo fait obligation, en son article 61, aux partis et associations politiques de réserver 30% de quota aux femmes. Le ministre de l’Intérieur, de la décentralisation et du développement local, Raymond Zéphirin Mboulou, rappelait le 23 mai à Brazzaville les dispositions de cette loi aux différents acteurs concernés par le processus électoral en cours. Il promettait par la même occasion des sanctions aux formations politiques qui n’appliqueront pas cette disposition. « Une liste qui n’aura pas réservé un quota de 30% aux femmes sera immédiatement invalidée. Nous serons surtout très regardants aux élections locales, conformément aux dispositions de la nouvelle loi électorale », soulignait Raymond Zéphirin Mboulou.

Aujourd’hui, à quelques heures de la fin de la nouvelle date butoir, l’on se demande si cette directive a été respectée par tous. Le Parti congolais du travail (PCT) qui a rendu, depuis quelques jours, publique sa liste, n'a pas semblé respecter cette disposition. En effet, sur les 132 binômes retenus, on ne compte que près de 40 femmes dont 18 titulaires et 19 suppléantes.

Par ailleurs, quand bien même les organisations politiques auraient donné la part qui leur revient aux femmes, l’on l’on remarque que cette orientation légale se limite aux listes de candidature, alors que les assemblées, tant locales que nationales, sont loin de refléter cette hypothèse de départ.

La ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Inès Nefer Bertille Ingani, qui a présenté le 8 juin la nouvelle Politique nationale genre pense qu’il faut sensibiliser les concernées. Visant à atteindre l’égalité entre les sexes et l’autonomisation sociale, économique et politique des femmes et filles au Congo, ce document comprend, entre autres programmes, la promotion du leadership féminin en politique et dans la vie publique. Selon la ministre, dans les différentes listes des candidats aux élections, il y a toujours la stigmatisation des femmes qui sont souvent reléguées au second plan.

« Malheureusement, je vais vous dire qu’ils ont un peu raison parce que les femmes se résilient d’elles-mêmes. On peut mettre en place tous les outils juridiques, mais s’il n’y a pas l’engagement et la détermination des femmes, il serait difficile qu’on puisse arriver aux résultats puisque les textes n’obligent pas les femmes à se positionner, ils garantissent tout simplement leur représentativité », a souligné Inès Nefer Bertille Ingani.

Dans la perspective des élections législatives et locales du 16 juillet prochain, le ministère en charge des questions des femmes a mis en place en partenariat avec le système des Nations unies, un programme de formation en faveur des femmes candidates. Mais son exécution nécessite de moyens financiers. « Il serait nécessaire d’avoir des appuis dans des moments pareils pour inciter les femmes, les encourager et surtout les former. Mais au niveau des investitures, il y a eu des situations peu agréables en faveur des femmes parce qu’elles ne sont pas aussi déterminées et engagées. Les femmes ne se positionnent pas assez, donc il faut mettre en place des outils nécessaires de communication. Ce qui nécessite forcément de l’argent », a déploré la ministre.

Le CPFP, un autre partenaire important

Outre le gouvernement, il y a d’autres structures qui œuvrent dans le cadre de la promotion des droits des femmes en politique. Il s’agit, entre autres, du Centre de promotion de la femme en politique (CPFP), que dirige l’ancienne ministre des Affaires sociales Emilienne Raoul. Le CPFP a, en effet, organisé en mai dernier une causerie-débat sur le thème : « Les femmes des partis politiques dans le contexte des élections ». A cette occasion, la conseillère du président de la République, chef du département de la promotion de la femme, Antoinette Kebi, rappelait aux participantes la nécessité de se former et d’être informées. Car, disait-elle, la politique est un métier qui exige plusieurs qualités, dont l’écoute; la discrétion; le courage; l’altruisme…

La présidente de cette structure, Emilienne Raoul, s’engageait à s’investir dans la préparation des jeunes des deux sexes dans la perspective des prochaines échéances électorales. C’est ainsi qu’un échantillon de 60 jeunes avait été formé. « Aujourd’hui, avec vous jeunes gens, filles et garçons nous inaugurons un nouveau chapitre, celui de vous préparer aux prochaines élections législatives et locales tel que l’autorise la loi. Aussi, ai-je invité les partis politiques et associations d’envoyer à la formation, des jeunes gens des deux sexes en nombre paritaire », disait Emilienne Raoul, précisant que le nombre de candidates aux différentes échéances électorales affichait une courbe ascendante mais les résultats n’étaient pas à la hauteur des attentes.

Parfait Wilfried Douniama

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