Égypte : vives réactions après la condamnation de Mohamed Morsi à 20 ans de prisonMercredi 22 Avril 2015 - 13:15 Poursuivi pour avoir encouragé des violences lors des manifestations en décembre 2012, l’ex-président égyptien, Mohamed Morsi, a été condamné à 20 ans de prison par la cour d’assises de son pays. La condamnation de l’ex-président le 21 avril a suscité de vives réactions en Égypte après l’annonce du verdict prononcé par le juge Ahmed Sabri Youssef. Les anti-Morsi qui se disent déchus estiment que cette peine ne pourra nullement dissuader les Frères musulmans à ne plus commettre les attentats incessants dont l’Égypte est le théâtre. Ils sont tous convaincus que ces crimes sont commis par la confrérie. Les pro-Morsi quant à eux disent que ce jugement est nul et non avenu parce que commandité par « la junte au pouvoir ». Ils avancent que Mohamed Morsi est toujours le président légitime et ne peut, à ce titre, être jugé par une cour d’assises. Dénonçant une justice « instrumentalisée » par les autorités actuelles du pays, la confrérie des Frères musulmans, dont est issu l’ex-président islamiste, a appelé à manifester sans discontinuer dès mardi. Tout comme le président déchu, accusé d’incitation à une démonstration de force, actes de violence et torture de manifestants pacifiques, douze autres cadres des Frères musulmans ont été condamnés à la même peine. Ils étaient aussi accusés pour ces manifestations qui avaient suivi la publication d’un décret élargissant les prérogatives du chef de l’Etat. Contrairement à ce qu’attendait la majorité des Égyptiens qui pensaient que Mohamed Morsi serait condamné à mort, la cour d’assises a prononcé un non-lieu en ce qui concerne l’incitation au meurtre des manifestants. Après ce verdict, Mohamed Morsi, qui fut le premier président démocratiquement élu en Égypte en juin 2012 avant d’être destitué par le chef de l’armée, l’actuel président Abdel Fattah Al-Sissi, va interjeter appel, selon son avocat. Outre cela, l’ex-président islamiste n’a pas fini avec la justice puisqu’il doit encore être jugé pour cinq autres affaires. Il est notamment accusé d’avoir organisé une évasion collective d’une prison du Caire durant le soulèvement de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir ainsi que pour l’enlèvement et le meurtre de gardiens. La justice le soupçonne par ailleurs d’avoir conspiré avec des groupes terroristes, notamment le Hamas palestinien et Hezbollah libanais pour perpétrer des attentats dans la péninsule du Sinaï après sa destitution. Elle lui reproche également d’avoir divulgué des secrets d’Etat au Qatar, son allié lorsqu’il était au pouvoir. Nestor N'Gampoula |