Education préscolaire: quel avenir pour les 1.316 enfants accueillis au sein des Espaces amis des enfants à Bétou ?

Mardi 7 Mars 2017 - 19:25

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Sur financement du gouvernement Japonais depuis 2014, et avec l’appui technique de l’Unicef, les Espaces amis des enfants à Bétou et Ikpengbele accueillent cette année 1.316 enfants de 2 à 5 ans dont 479 réfugiés de la RCA, 86 de la RDC, 2 du Rwanda et 28 de la République du Congo. Mais la seule inquiétude est que le projet arrive à terme à partir du 31 mars prochain.

Les Espaces amis des enfants constituent un environnement sûr et protecteur. Ils permettent d’occuper et de sécuriser les enfants ; de soulager leurs émotions et tensions vécues pendant les périodes difficiles de violences ; de créer un climat de protection, de détente et de confiance. On y organise également des activités récréatives et éducatives favorables à l’acquisition des apprentissages de base et au développement harmonieux de l’enfant. En outre, les cas d’enfants particulièrement vulnérables ayant des besoins spécifiques de protection sont identifiés et accompagnés, voire référés vers des services spécialisés de prise en charge. Des repas quotidiens variés sont également offerts aux enfants du lundi au vendredi, à hauteur de 70% de leurs besoins alimentaires.

« Même si nous étions dans notre pays, certains parents n’auraient pas pu envoyer leurs enfants au préscolaire. Nous éprouverons de profonds regrets si le projet s’arrêtait avant la fin de l’année scolaire tel que prévu », s’est inquiété un parent d’élève de nationalité centrafricaine.

Les résultats de ce projet sont perceptibles et probants. « Nous avons vu le développement de nos enfants, leur progression dans ces espaces qui nous ont beaucoup aidés pour l’encadrement. Concernant la nutrition, cela a réglé beaucoup de problèmes, car lorsque les enfants reviennent à la maison, même s’ils ne mangent plus, cela ne pose plus de problème parce que tout a été déjà réglé à l’école », a témoigné Dieudonné Touba, président des parents d’élèves du site du 15 avril.

Exprimant leur gratitude à cette initiative louable, les parents d’élèves ont traduit leur reconnaissance aux activités de ces espaces, notamment dans le domaine de la sécurisation des enfants, en leur permettant de vaquer librement à d’autres préoccupations. « Le repas est appétissant et nos enfants n’ont pas encore fini le plat quand on va leur retirer l’assiette. Imaginez-vous à quel niveau portera leur cri d’alarme et qui interviendra pour eux si ce ne sera que vous les bailleurs (japonais, américains, français, allemands et autres). Vous n'êtes pas sans savoir que nous ne sommes pas encore au terme de notre refuge et les parents ne pourront supporter le poids de l’espace », a-t-il poursuivi, sollicitant la pérennisation du projet.

De l’avis même des parents, ces espaces ont un impact positif majeur sur la vie des apprenants, après avoir acquis de bonnes pratiques familiales, des changements comportementaux, bref un savoir-vivre. C’est ainsi que les parents sollicitent des bailleurs de fonds la poursuite du projet dont les résultats parlent d’eux-mêmes.

Pour rappel, ces espaces comptent 21 encadreurs dont un superviseur, huit moniteurs, sept animateurs, quatre cuisinières et un agent de sécurité. Le plus grand centre reste celui du site du 15 avril qui accueille 595 enfants, suivi d’ALCM, 341 et d’Ikpengbele, 361. Les élèves sont répartis en trois niveaux : le niveau 1 : 2-3 ans ; le niveau 2 : 4 ans ; le niveau 3 : 5 ans.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les élèves dans une salle au site du 15 avril ; séance de nettoyage des mains après le repas ; crédit photo Adiac

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