Economie et affaires : la Turquie et l'Afrique unanimes pour consolider leur partenariatMercredi 2 Novembre 2016 - 16:46 Explorer les opportunités d'affaires entre les deux parties et consolider les liens existants pour franchir les obstacles à l'approfondissement de cette relation en constante évolution, tels sont les objectifs poursuivis par le premier Forum économique et d’affaires Turquie-Afrique ouvert le 2 novembre à Istanbul.
Durant les travaux, les participants suivront des exposés sur les expériences des entreprises turques en Afrique et des entreprises africaines associées à des opérateurs de ce pays. Économie en pleine croissance, la Turquie s'est lancée à la conquête de l'Afrique depuis près d'une vingtaine d'années, se fait plus présente aujourd'hui et entend y rester. Pour cela, Ankara cible de nombreux secteurs dans lesquels sa présence sur le continent est remarquée : routes, chemin de fer, santé, éducation, tourisme, énergie, bâtiment, transport, communication. Et comme pour couronner le tout des chiffres qui parlent : ce pays est en effet classé 18e économie mondiale, 7e économie européenne, sixième destination touristique, 10e performance agricole, alors que son secteur de construction occuperait le deuxième rang mondial. Des chiffres récités à la tribune du Forum par le ministre de l'Economie, Nihat Zeybecki, avant de dénoncer sans les citer les puissances pour qui l'Afrique n'est qu'un champ d'expérimentation de leur lutte d'influence: " Quand je me suis rendu à Djibouti, j'ai vu que ce pays a d'énormes potentialités économiques, mais j'ai aussi noté qu'il héberge quatre bases militaires étrangères. La Turquie veut y implanter une base commerciale, une zone de libre échange". Le ministre a aussi pris l'exemple de l'Ethiopie où une entreprise de textile turque emploie dix mille travailleurs. Comme lui, les premiers orateurs qui l'ont précédé ont unanimement expliqué que leur pays a tout à gagner du partenariat "gagnant-gagnant" avec l'Afrique qui est potentiellement l'avenir de demain. Les potentialités du sol et du sous-sol du continent, sa population jeune, une main d'œuvre abondante mais aussi, la résilience de l'économie africaine ont été mentionnées comme étant des leviers de la croissance et du bien-être de sa population. Dans cette perspective, le président des chambres de commerce panafricaines, l'Ethiopien Salomon Afework, et le Commissaire aux affaires économiques de la Commission de l'Union africaine, Anthony Mothae Maruping ont rappelé tour à tour le rôle plus que déterminant du secteur privé dans la réalisation de ces objectifs. " Le privé exploite, produit et distribue", a déclaré le diplomate de l'UA pour ensuite battre le rappel des hommes d'affaires turcs: " L'Afrique est ouverte aux investissements extérieurs et a montré un taux élevé de rétention d'affaires". Le président Idriss Deby Itno a dans son intervention loué le partenariat stratégique entre Ankara et l'Afrique dans un moment, a-t-il souligné, où les pays africains sont frappés par la chute du prix des matières premières. Mais il a noté l'amélioration du climat des affaires sur le continent et ce que cela comporte d'attractif pour les investissements. Il a appelé la Turquie, " puissance émergente", à soutenir la lutte contre le terrorisme qui frappe l'Afrique. Rencontre économique et d'affaires et tout de même tribune pour les dirigeants du pays d'accueil, la cérémonie d'ouverture du Forum Turquie-Afrique a aussi été marquée par l'allocution du président Récep Tayyip Erdogan longuement ovationné. Une allocution en " deux tons", le premier, politique et solennel, à travers lequel il a fustigé " l'unilatéralisme de l'Occident", qui dit-il, veut imposer son modèle à tous sans tenir compte de la situation de chacun". Le second, plus souple, peut-être les affaires ont-elles besoin de souplesse pour prospérer, dans lequel le président Erdogan a indiqué à ses partenaires africains la nécessité d'aller plus loin ensemble citant le proverbe, " Si vous voulez aller vite, partez seul, mais si vous voulez aller loin, il faut être ensemble ", a-t-il conclu gardant l'espoir que le forum d'Istanbul constituera "un tournant" dans la relation Turquie-Afrique. Pour l'occasion, le président turc peut revendiquer une partie, ou même une grande partie du succès du rapprochement de son pays avec l'Afrique, le coup d'accélérateur de celui-ci ayant été donné il y a dix ans, sous son impulsion, du temps où il dirigeait le gouvernement, comme le rappelait le ministre de l'Economie. Gankama N'Siah Légendes et crédits photo :La Photo de famille des dirigeants turcs et africains après l'ouverture du forum/ DR Notification:Non |