Ebola : le fléau attiédit les relations entre pays ouest-africains

Malgré l’appel lancé le 8 septembre dernier par l’Union africaine, d’ouvrir les frontières pour ne pas pénaliser les économies et les peuples des pays touchés, les mesures de restriction de voyages et de fermeture de frontières sont maintenues. L’UA avait demandé la levée rapide desdites mesures, notamment les suspensions de vols et les fermetures de frontières.

Pour le politologue sénégalais Mohamed Mbodj, certes, un manque de moyens peut justifier que certains pays ferment leurs frontières pour ne pas accueillir sur leur sol des malades qui sont souvent stigmatisés. « L’actuelle épidémie d’Ebola est un baromètre qui révèle comment chaque pays mène sa gouvernance politique et sanitaire.» « L’épidémie d’Ebola met à rude épreuve la solidité des principes de la libre circulation des personnes et des biens en Afrique de l’ouest et surtout le chemin qui reste à parcourir pour la concrétisation des Etats-Unis d’Afrique », a-t-il ajouté, soulignant la fermeture des frontières ne peut d’aucune manière être la solution à l’épidémie Ebola dans la région ouest africaine.

L’ensemble des États de la région ouest-africaine doivent donc mutualiser les efforts de lutte contre l’épidémie a proposé Mohamed Mbodj. «  Les pays menacés doivent coordonner leur politique sanitaire et les mesures préventives devront être communes et acceptées par tous », a-t-il insisté.  

Pour aider les autorités des pays touchés à combattre la propagation du virus Ebola, Cuba a décidé de déployer 165 docteurs et infirmiers en Sierra Leone durant six mois.  Ce personnel de santé sera déployé dans ce pays dès la première semaine du mois d’octobre et y resteront pendant six mois.

La France intervient aussi dans ces pays affectés. En effet, pas plus tard que le samedi 13 septembre, la secrétaire d’État française au Développement et à la Francophonie Annick Girardin s’était rendue à Conakry en Guinée pour apporter l’aide de la France à la Guinée dans sa lutte contre Ebola. Il s’agissait d’apporter le soutien moral, matériel et financier de la France au peuple guinéen. Pour ce qui est de l’assistance matérielle, elle comportait deux tonnes de matériel pour l’hôpital Donka, des masques, des gants, des tenues de protection et des gels antiseptiques. À cela s’ajoute une enveloppe de neuf millions d’euros pour mettre en place un nouveau centre de traitement et créer une antenne de l’Institut Pasteur.