Ébola : Genève accueille une réunion d’urgence de l’OMS

La rencontre d’urgence regroupant des experts de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est l’occasion de  discuter des mesures à prendre pour lutter contre l’épidémie. Au terme des travaux, les spécialistes auront la tâche d’évaluer la nécessité ou non de déclarer un état d’urgence sanitaire au niveau mondial. Cela impliquerait des restrictions pour les voyageurs en provenance ou à destination des pays touchés, ainsi que des plans détaillés et des efforts pour identifier, isoler et traiter les cas.

Pour le professeur Peter Piot qui a découvert le virus Ebola en 1976, le professeur David Heymann et  Jeremy Farrar, respectivement directeur du Centre sur la sécurité sanitaire mondiale et directeur du Wellcome Trust, l’épidémie sera inévitablement maîtrisée. Il y a plusieurs remèdes et vaccins à l’étude pour une utilisation potentielle contre le virus Ebola, ont-t-ils assuré.

« Les gouvernements africains devraient être autorisés à prendre des décisions éclairées quant à savoir s’ils doivent ou pas utiliser ces produits, par exemple pour protéger et traiter les employés médicaux qui courent des risques élevés d’infection », ont souligné ces éminents chercheurs dans un communiqué commun. Selon des experts, des  recherches sur un vaccin contre la fièvre hémorragique à virus Ebola ont déjà largement avancé. De plus un sérum pourrait être disponible dès 2015 alors que les premiers essais cliniques sur des humains doivent débuter en septembre prochain. Le docteur Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), a indiqué que les tests effectués sur des animaux étaient prometteurs.

Malgré des avancées remarquables en matière de traitement de l’épidémie Ebola, l’OMS estime que le virus, qui a fait environ 900 morts depuis le début de l’année, est toujours « hors de contrôle », et qu’il existe un réel risque de voir de nouveaux pays touchés. Dans le cadre de la lutte contre l’épidémie, la Banque mondiale a fait savoir qu’elle allait augmenter le financement à hauteur de deux cent millions de dollars des cas d’urgence d’Ebola  au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée. Cet appui financier supplémentaire va permettre essentiellement aux Etats d’Afrique de l’ouest de revoir leurs systèmes de santé publique et de barrer la route aux répercussions économiques de l’épizootie, a indiqué Jim Yong Kim, le président de l’institution financière internationale. Cette aide fait suite à celle de 100 millions de dollars annoncée par l’OMS lors du sommet de Conakry (Guinée) sur cette épidémie.

L’infection par Ebola est grave, souvent mortelle. C’est l’une des maladies les plus virulentes que le monde n’ait connue, d’après les spécialistes. La contamination se fait par contact direct avec du sang, des liquides organiques ou des tissus de personnes ou d’animaux infectés. Plusieurs études sur la maladie sont en cours d’essai. Aujourd’hui plus que jamais, cette maladie est au cœur des préoccupations de la communauté internationale.