Droits humains : le CPDHLCT préoccupé par la situation des détenus de la Maison d’arrêt de la ville océane

Jeudi 27 Juillet 2017 - 19:10

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 Après avoir visité la Maison d’arrêt de Pointe-Noire pour s’enquérir des conditions des détenus et prévenus, le Consortium panafricain des droits de l’Homme et de lutte contre la toxicomanie (CPDHLCT) dresse un bilan peu reluisant de la situation que vivent ces citoyens en détention. Des propositions pour le respect de la  dignité humaine conformément au cadre juridique national et aux instruments juridiques internationaux ratifiés par le Congo ont été faites par cette ONG et les parties prenantes au projet Mandat.

C’est dans le cadre de la mise en œuvre du projet Mandat sur la promotion des droits de détenus à Pointe-Noire que le CPDHLCT a effectué cette visite de travail à la Maison d’arrêt dudit département.  Un projet qui bénéficie de la collaboration de l’ONG française Agir ensemble pour les droits de l’Homme et l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) avec l’appui financier de l’Union européenne. Bien qu'il existe un cadre juridique national sur l’arrestation et la détention des personnes ainsi que le Code de procédure pénale congolais,  la pratique quasi quotidienne des agents de la Maison d’arrêt ne rencontre toujours pas l’assentiment de tous. La loi relative à la détention subit des entorses sans que leurs auteurs ne soient inquiétés.

La description de l’univers carcéral de la Maison d’arrêt de Pointe-Noire, note l'ONG, fait état de  l’existence de vingt-huit cellules dont dix-sept à la grande cour, onze VIP et des cellules et pavillons réservés aux femmes. Mais aucun quartier n’est réservé exclusivement aux mineurs en dépit de quelques dispositifs de sécurité pris à leur endroit. Une cellule disciplinaire, une sorte de prison dans la prison, très étroite accueille environ dix détenus. Ce  constat indique que les malades détenus et prévenus ne sont pas suivis médicalement, des tortures de toutes sortes sont exercées à l’endroit des détenus à qui l’on demande aussi de s’acquitter d’une rançon pour prétendre avoir une place aux VIP. La communication téléphonique avec les parents et  l’accès à l’information  qui annonce la visite d’un parent sont assujettis régulièrement au paiement des sommes d’argent. De plus, le régime alimentaire imposé aux détenus, les conditions d’hygiène des cellules et geôles sont en violation du Code de procédure pénale. Aucune mesure de réinsertion n’est prévue pour les détenus qui manquent de loisirs et de jeux.  

Ainsi, dans la perspective  de la reconnaissance et du respect de la dignité humaine, conformément au cadre juridique national et aux instruments juridiques internationaux ratifiés par le Congo, le CPDHLCT, en collaboration avec l’ensemble de ses parties prenantes dans la mise en œuvre du projet Mandat dans le département de Pointe-Noire, recommande qu’on octroie plus de formation sur le renforcement des capacités techniques d’intervention et d’assistance des détenus et prévenus aux agents  de l’administration pénitentiaire. Que les conditions de détention soient améliorées en assainissant le milieu carcéral par exemple. Le CPDHLCT souhaite que des sanctions soient prises  contre les auteurs d’actes de torture, d’arrestations illégales, de traitements cruels et dégradants. Il recommande aussi que soient diligentées plus régulièrement les procédures judiciaires. Le travail effectué par le CPDHLCT et les parties prenantes au projet Mandat vise l’amélioration des conditions d’incarcération et de détention des citoyens afin de faire, le cas échéant, un plaidoyer à l’endroit des autorités compétentes. L’amélioration de l’univers carcéral au Congo et la recherche des solutions contre la torture, les arrestations arbitraires, les traitements inhumains et dégradants à l’endroit des citoyens vont permettre de rendre la dignité à la personne détenue ou prévenue.

 

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

La banderole du projet Mandat crédit photo"adiac"

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