Discrimination faite aux peuples autochtones : la FAO invite les gouvernants à prendre des mésures nécessaires

Mardi 16 Janvier 2018 - 11:30

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Pour contrer et éradiquer la recrudescence des actes de discrimination envers la population autochtone, en particulier  les femmes, l'agence onusienne a publié, le 15 janvier, un rapport appelant les gouvernants à mettre sur pied une politique adéquate et efficace.

Le Fonds des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) indique, dans son rapport, que les femmes autochtones font face à une triple discrimination englobant la pauvreté, le genre et l'ethnicité.  Soulignant l’urgence à ce problème qui nécessiterait une attention particulière des Etats, le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a précisé que les progrès qui seront accomplis dans la lutte contre la faim et la pauvreté extrême reposeront aussi sur la capacité à mettre un terme à la triple discrimination faite envers les femmes autochtones. D’autant plus que celles-ci sont confrontées à des taux de pauvreté beaucoup plus élevés, ainsi qu’à des cas de malnutrition chronique et à un analphabétisme majeur. Et surtout, elles ont un accès limité aux soins de santé et participent très peu à la vie politique de leur pays.

Donnant les statistiques de cette catégorie de personnes, ce document précise que près de trois cent soixante-dix millions de personnes, soit environ 5% de la population mondiale et 15% des personnes les plus pauvres au monde, s'identifient comme autochtones. Par exemple, en Amérique latine et dans la région des Caraïbes, les quarante-cinq millions d'autochtones représentent 8,3% de la population, alors que 15% d'entre eux font face à une situation d'insécurité alimentaire et à une pauvreté extrême.

« Selon le nouvel atlas régional de la FAO sur les femmes rurales, les femmes autochtones sont confrontées à des taux de pauvreté et de malnutrition plus élevés que les autres groupes sociaux et gagnent en général quatre fois moins que les hommes », ajoute encore le rapport avant de reconnaître que du point de vue mondial, la situation est pire et dramatique pour les femmes appartenant aux cinq mille groupes autochtones que l'on compte à travers le monde.

Encourager le leadership pour mettre fin à ce problème

En effet, pour la FAO, l’une des solutions qui permettront de freiner l'évolution de ces actes de discrimination est celle d’encourager l'autonomisation sociale et économique des femmes autochtones. Car ceci représente non seulement un excellent moyen de les aider mais aussi une condition indispensable, capable d'éradiquer la faim et la malnutrition dans leurs communautés. « Les femmes autochtones sont souvent négligées dans les plans de développement mais sont pourtant essentielles en matière de protection de la biodiversité, d'adaptation au changement climatique et de diversification des régimes alimentaires », a poursuivi José Graziano da Silva, tout  en insistant sur le fait qu’elles jouent un rôle déterminant dans les domaines spirituel, social et familial. Elles sont également, admet-il, les gardiennes du savoir qu'elles transmettent de génération en génération.

Etayant les différentes stratégies que son institution développe au bénéfice de la population autochtone, José Graziano da Silva a signifié que la FAO a de nombreux programmes visant à travailler avec les gouvernants et au service de cette population, à savoir la promotion, par exemple, de la durabilité de la pêche artisanale, l'organisation des évènements liés au partage de connaissances, le bon usage de leur culture en tenant compte de leurs intérêts pour lutter contre la dégradation des terres et des moeurs, l’exploration des différents moyens capables de leur fournir les produits alimentaires et encourager les pratiques d’aides  aux groupes marginalisés, sans oublier celles  de faire valoir leurs droits au sein des communautés forestières.

 

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