Discours du président de la République à l'Assemblée générale des Nations unies, New York, le 26 septembre 2014Samedi 27 Septembre 2014 - 10:30 Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Générale, Excellence Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations-Unies, Excellence Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Excellences Mesdames et Messieurs, En vous adressant, Monsieur le Président de l’Assemblée Générale, mes cordiales félicitations pour votre élection, je voudrais, en même temps, saluer le judicieux choix que vous avez fait d’inscrire votre mandat dans le prolongement de l’action de l’ambassadeur John Williams ASHE, votre prédécesseur, à qui je rends l’hommage qu’il mérite. Je vous félicite également d’avoir pris pour la présente session un thème qui nous invite à une réflexion globale sur l’après-2015. Je voudrais tout autant rendre honneur à Monsieur Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations-Unies, et lui réitérer l’appui indéfectible du Congo aux efforts qu’il mène avec engagement et abnégation à la tête de notre organisation. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, Le monde est en ébullition, l’humanité vit dans la hantise des tensions et conflits qui prolifèrent un peu partout ; du terrorisme qui est devenu l’épouvantail des nations ; des épidémies anciennes et nouvelles qui accablent les sociétés, singulièrement les plus pauvres ; des disparités persistantes entre les États et à l’intérieur des États ; des changements climatiques qui menacent notre planète. Voilà autant de défis qui soulèvent partout dans notre univers un sentiment de grande appréhension. Voilà qui, par ailleurs, fonde notre foi en l’Organisation des Nations unies, le seul instrument dont le monde dispose dans la recherche des solutions à ces nombreux problèmes. Dans cette quête universelle, c’est surtout vers la paix, la sécurité et la préservation de la nature que doit se porter l’action prioritaire des États. Car le monde a besoin de paix et de sécurité partout où se développent d’absurdes conflits comme en Syrie, en Ukraine, en Irak, entre les Israéliens et les Palestiniens. Le monde a besoin de paix et de sécurité en Afrique, singulièrement en Libye et dans toute la région sahélo-saharienne, au Soudan du sud, en Afrique Centrale et dans la région des Grands Lacs. L’Afrique a besoin du concours accru de la communauté internationale pour que la Somalie sorte définitivement de l’abime, que le Mali recouvre son intégrité et son unité, que la République Démocratique du Congo qui connaît une accalmie certaine ne replonge plus dans les violences qui l’ont meurtries pendant de si longues années. Enfin, pour qu’en République Centrafricaine, les évolutions encourageantes enregistrées ces dernières semaines avec l’Accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville le 23 juillet dernier et de transfert d’autorité, le 15 septembre 2014, entre la mission africaine de la MISCA et les forces onusiennes de la MINUSCA, soient consolidées pour permettre au peuple centrafricain de sortir de cette crise qui n’a que trop duré. L’Afrique a besoin de l’indéfectible appui de la communauté internationale pour juguler la piraterie maritime qui se développe dangereusement dans le Golfe de Guinée, et pour réduire le terrorisme qui s’étend du Sahel vers le Sud du Continent et tisse de nombreuses ramifications locales. II en est ainsi de la secte BOKO Haram qui sévit au Nigeria et qui tente de régionaliser son action en direction du Cameroun et peut-être bientôt vers d’autres pays, si rien n’est fait pour l’en empêcher. Il s’agit aussi du mouvement de rébellion connu sous l’appellation de l’Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Koni qui opère toujours aux confins de la République Centrafricaine, de la République Démocratique du Congo et de l’Ouganda. En Afrique Centrale, comme ailleurs dans le reste du continent, l’insécurité est souvent la conséquence de plusieurs causes. II n’y a pas que la guerre et les violences armées. Il y a aussi la pauvreté et les maladies endémiques comme le paludisme, le VIH-Sida, les maladies non transmissibles et la fièvre hémorragique « Ebola ». Nous nous félicitions du grand élan de solidarité manifesté par la communauté internationale pour aider les pays africains touchés par l’épidémie « Ebola » à éradiquer ce terrible fléau. À cet égard, nous saluons la création par le Secrétaire général des Nations unies pour la riposte d’urgence à l’épidémie d’Ebola. Monsieur le Président, Excellences Mesdames et Messieurs, Je voudrais, à présent, en quelques mots, aborder la problématique des changements climatiques qui, comme chacun le sait, demeure une grande menace pour notre planète. La République du Congo, qui partage pleinement la position commune africaine, adhère aux conclusions du sommet de l’Elysée des 6 et 7 septembre 2013. Le sommet sur le climat qui s’est tenu ici même, le 23 septembre dernier, a permis d’écouter des annonces d’engagements solides en faveur de l’adoption d’un accord contraignant, significatif et universel qui devra porter aussi bien sur l’atténuation que sur l’adaptation, lors du sommet de Paris en 2015. Dans ce sens, je voudrais insister sur l’importance de mon pays et pour l’Afrique
L’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore représentent une autre menace ; une menace grave pour l’environnement et la biodiversité. En réponse à cette criminalité environnementale internationale sur la biodiversité, mon pays organisera à Brazzaville, au cours du premier semestre de 2015, sous l’égide de l’Union Africaine et en partenariat avec le programme des Nations unies sur l’environnement, une Conférence Internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore sauvage d’Afrique. Monsieur le Président, Excellences Mesdames et Messieurs, La 69ème Session de notre organisation se tient à la veille de 2015, année butoir pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement. Le diagnostic posé par les parties prenantes, à tous les niveaux, a montré que nous n’avons pas atteint ces objectifs, à cause, notamment, des lacunes apparues dans leur préparation initiale et dans leur formulation. L’Afrique est le continent qui comptera le plus grand nombre de pays qui n’auront pas atteint certains OMD d’ici l’échéance de 2015. Les dirigeants africains ont adopté une position commune pour le programme de développement post-2015 afin de relever ces défis Nous en appelons à l’engagement solidaire de tous les membres pour que cette position commune africaine soit placée au cœur de nos préoccupations dans les négociations qui devront aboutir d’un agenda mondial de développement pour l’après 2015. Monsieur le Président, Excellences Mesdames et Messieurs, Avant de terminer, j’aimerais solennellement réaffirmer l’engagement de mon pays en faveur de la promotion et de la protection des droits et libertés fondamentaux de l’homme ainsi que son attachement aux différents mécanismes de protection des droits de l’homme et au processus de l’Examen Périodique Universel auquel nous avons activement participé. C’est dans cet esprit que le Congo s’emploie à enrichir le cadre juridique et institutionnel par le renforcement du système national de promotion et de protection des droits de l’homme avec la pleine participation de la société civile. En considération de ce qui précède, la République du Congo a décidé de présenter sa candidature pour un second mandat au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies pour la période 2015-2017, lors des élections qui auront lieu en novembre prochain ici à New-York. Monsieur le Président, Le sport facteur de paix et de développement unit les peuples. Dans cet esprit, Brazzaville accueillera en septembre 2015 les jeux africains, à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de cette fête de la jeunesse africaine. Enfin, j’aimerais une fois de plus renouveler l’attachement de mon pays aux idéaux de notre organisation universelle et réitérer notre engagement à soutenir les efforts de l’ensemble de la communauté internationale en faveur de la paix, de la sécurité et du développement dont dépend le bien-être de l’humanité et le monde meilleur que nous appelons de tous nos vœux. Je vous remercie.
Les Dépêches de Brazzaville |