Diplomatie : le G7 demande à la Russie de divulguer son programme « Novitchok »

Mardi 17 Avril 2018 - 12:45

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L'invitation des ministres des Affaires étrangères des pays concernés traduit leur conviction selon laquelle l’ex-espion russe, Sergueï Skripal, a été empoisonné en Grande-Bretagne par Moscou.

« Nous souscrivons à la conclusion du Royaume-Uni selon laquelle, d’une part, il est très probable que la Fédération de Russie soit responsable de l’attaque et, d’autre part, il n’y a aucune autre explication plausible », ont écrit les chefs des diplomaties du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada) dans un communiqué.

« La Russie devrait divulguer l’intégralité de son ancien programme non déclaré Novitchok à l’OIAC, conformément à ses obligations internationales », ont insisté les ministres des Affaires étrangères. Selon le G7, le programme russe d’armes chimiques dénoncé, qui a servi à l’empoisonnement de l’ex-espion russe, Sergueï Skripal, constitue une « menace contre nous tous ».

Le refus de Moscou, qui nie en bloc son implication, « de répondre aux demandes légitimes du gouvernement du Royaume-Uni (...) ne fait que mettre en évidence sa responsabilité », ont poursuivi les ministres. Ils ont fait savoir que leurs « préoccupations » sont renforcées par le fait que « la Russie a adopté de façon récurrente un comportement irresponsable et déstabilisant, notamment en s’ingérant dans les systèmes démocratiques d’autres pays ».

De plus, les pays du G7 s’appuient sur les conclusions des analyses en laboratoire de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), annoncées le 12 avril, qui «confirment les découvertes du Royaume-Uni quant à l’identité de l’agent chimique toxique utilisé à Salisbury » pour empoisonner Sergueï Skripal et sa fille, le 4 mars, sans toutefois établir de responsabilités.

Réagissant à ces révélations, Moscou a accusé l’OIAC d’avoir trafiqué ces résultats. « Cette utilisation d’un agent neurotoxique de qualité militaire, un type mis au point par la Russie, constitue la première utilisation offensive d’un agent neurotoxique en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale et constitue une remise en cause grave non seulement de la sécurité du Royaume-Uni, mais aussi de notre sécurité commune », ont souligné les ministres du G7.

Le programme « Novitchok », notons-le, est un ensemble d’agents innervants mis au point par l’URSS dans les années 1970 et 1980. Les autorités britanniques pensent que l’agent neuroparalytique utilisé contre l’ex-agent double russe, Sergueï Skripal, et sa fille Loulia provient de ce programme chimique nucléaire soviétique. Signalons que le prochain sommet du G7 se tiendra les 8 et 9 juin au Canada qui en assure la présidence de l’organisation cette année.

Nestor N'Gampoula

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