Diaspora : Sadel Sylvestre Okemba veut numériser l’Administration congolaise

Samedi 21 Septembre 2013 - 8:45

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Étudiant finaliste, détenteur d’une maîtrise en administration privée à la Haute École commerciale et d’une maîtrise en administration publique à l’École nationale d’administration publique de Montréal au Canada, Sadel Sylvestre Okemba est en séjour au pays avec dans sa gibecière un ambitieux projet, celui de numériser l’Administration congolaise. Il l’a déballé aux Dépêches de Brazzaville

Profitant de ses vacances au pays, ce jeune Congolais, très sollicité par le fédéral et le provincial où il fait actuellement un stage à la douane, notamment à l’agence des services frontaliers du Canda, voudrait bien répondre à l’invite du président de la République, demandant aux cadres congolais de la diaspora de regagner le pays. « Mon grand soucis est de servir ma nation, c’est pour cela que je suis en train de regarder avec nos autorités ce qu’il y a lieu de faire, au cas contraire je regagnerai le Canada. En venant au pays, j’ai apporté dans ma gibecière la numérisation de l’Administration publique congolaise. Ce projet va avec ma spécialisation, ma formation, car j’ai fait deux maîtrises dans ce domaine. Vu que le président de la République a engagé le pays dans la voie de l’émergence d’ici 2025, j’ai trouvé bon de l’accompagner dans ce sens. Cependant, il sied quand même de reconnaître que l’on ne peut pas parler d'émergence sans parler du numérique. Car l’émergence va de pair avec le numérique. C’est pourquoi, il faut informatiser l’Administration publique », dit-il.

Précisons qu’à travers ce projet, Sadel Sylvestre Okemba voudrait que l’État mette des structures en place en informatisant l’Administration ; dans un premier temps numériser archives et documents divers et les placer dans une base de données informatisées. Bref, tout doit être informatisé. Ce Congolais de la diaspora reconnaît tout de même que son pays accuse un retard dans le domaine de la numérisation alors que les autres pays du continent sont plus avancés, c’est le cas du Maroc, de l’Afrique du Sud et de l’Algérie où l’administration et informatisée. « Je suis un patriote qui se souci de son pays. Quand je vois ce qui se passe ailleurs, en France, au Canada, aux États-Unis, cela me fait mal au cœur. Je veux que les conditions soient réunies dans ce domaine. Et la seule personne qui puisse nous encourager à aller loin dans nos projets demeure le président de la République. »

La création d’un ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale

Sadel Sylvestre Okemba n’apporte pas que le projet de la numérisation de l’Administration publique congolaise, il propose également la création d’un ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Le rôle de celui-ci, pense-t-il, sera de s’occuper de la population. Au Canada, par exemple, ce ministère a pour rôle d’aider la population, ceux qui ne travaillent pas, qui ont perdu leur emploi, qui sont au chômage. Le ministère devra orienter les gens, leur apporter un soutien par des prestations sociales. Les États africains, pense-t-il, devraient copier l’exemple des autres : « Même le Canada, qui est un pays développé, a copié notamment les modèles américain et suédois, ce qui fait de lui aujourd’hui une nation forte. Je pense que c’est ce que nous devons faire. »

Une bonne justice et une bonne police pour mettre fin à l’impunité

Le jeune Congolais installé momentanément au Canada pense que pour amener le pays vers l’émergence il faut avant tout mettre fin à l’impunité. Et pour cela, il faut avoir une bonne justice et une bonne police, car les deux doivent travailler de pair. Il faut aussi que ces deux structures soient informatisées et aient des bases de données efficaces.

Donnant son point de vue sur le pays, Sadel Sylvestre Okemba pense que le Congo est présentement en chantier. Il y a des constructions çà et là. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la diaspora soutient le président de la République, Denis Sassou N’Guesso. Cependant, il n’y a pas un pays qui s’est développé sans sa jeunesse et sa diaspora. Que le président de la République donne leur chance aux jeunes, qu’il travaille avec la jeunesse. Car ce sont les jeunes qui sont dans l’innovation aujourd’hui et qui peuvent apporter quelque chose à la nation, parce qu’ils ont appris. Il y a beaucoup de jeunes Congolais qui sont dans des grandes universités : la Nasa, Harvard, Enap aux Etats-Unis, au Canada, en France.

S’agissant de la ville de Brazzaville, il suggère qu’on mettre assez de moyens pour améliorer la vie de la cité : « Je constate qu’il n’y a pas de véhicules de voiries urbaines, et pourtant on peut signer des contrats avec des sociétés un peu partout à travers le monde. Bref, je suis très content d’être chez moi et je félicite le président pour tous les efforts qu’il est en train de consentir. »

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photos : Le Congolais de la diaspora Sadel Sylvestre Okemba visitant « Les Dépêches de Brazzaville ». (© Adiac)