Diabète : des avancées prometteuses en Italie

Samedi 1 Juillet 2017 - 19:50

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Les chercheurs de l’Université de Pérouse terminent la mise au point d’une molécule, l’IDO, qui va rendre inutiles les injections journalières d’insuline.

La recherche sur le diabète fait des progrès dans le monde, même si la communauté scientifique est loin d’avoir trouvé « le » médicament susceptible de guérir définitivement cette maladie devenue un véritable problème de santé publique aussi en Afrique. Et au niveau mondial, les organisations spécialisées font état de quelque 422 millions de personnes diabétiques. Le chiffre est énorme, surtout parce qu’il est en expansion continue ; il fait peur.

Pourtant  un diabétique pris en charge correctement peut réussir à vivre sereinement avec sa maladie quel que soit l’âge. Une étude de l’ONG Santé Diabète soulignait l’an dernier que 5,7% de la population adulte en Afrique est désormais touchée par le diabète. Et que le diabète, plus les maladies cardio-vasculaires faisaient aujourd’hui en Afrique plus de morts que le Sida ! Selon les projections, d’ici à l’an 2030, plus de 42 millions d’Africains seront touchés par le diabète.

En Afrique Sub-saharienne, en plus de l’explosion du nombre de patients, la maladie est déjà responsable de près de 9% des décès, avec de nombreuses complications invalidantes : maladies cardio-vasculaires, insuffisances rénales, coma diabétique. La maladie est la première cause de cécité et compte pour plus de 50% des amputations non traumatiques.

Mais face à ce tableau très sombre, la recherche médicale s’organise. Ainsi, en Italie où plus de 20.000 enfants de moins de 14 ans sont déclarés diabétiques du type 1, l’Académie des Sciences en Ombrie annonce la découverte d’une molécule qui pourrait, dans un avenir très proche, de leur éviter l’administration d’une piqure d’insuline journalière à vie. Actuellement en expérimentation en laboratoire, la molécule IDO a démontré de belles perspectives.

« Les études sur le modèle animal conduites en laboratoire ont démontré que l’Indolamine 2-3-dyoxigénase ou IDO, un enzyme qui métabolise en particulier l’amino-acide triptophane, représente un important contrôleur des réponses immunitaires dans l’organisme, efficace pour le diabète de type auto-immune, le TID », souligne la Pr Ursula Grohmann, du département des études pharmacologiques à l’Université de Pérouse, en Ombrie.

Une réunion sur le thème « L’assistance à l’enfant diabétique en âge évolutif » a rassemblé des experts la semaine dernière dans la ville universitaire de Pérouse. « Dans nos recherches au laboratoire, a révélé la professeure Grohmann, nos essais thérapeutiques chez la souris ont visé à corriger le défaut de contrôle efficace de la réponse auto-immune, la régénération de petites productions d’insuline dans le pancréas et la normalisation des valeurs de glycémie ».

Dans le jargon propre aux spécialistes, la Pr Grohmann explique que l’IDO ouvre de grandes perspectives pour la prise en charge des diabètes humains de type 1 et pour des thérapies innovantes « basées sur la restauration du métabolisme physiologique du tryptophane et, donc, à de nouvelles espérances pour les patients affectés de diabète ». En clair, des nouveaux médicaments devraient voir le jour qui vont aider les insulino-dépendants à se passer de leur injection journalière.

Rappelons que le diabète correspond à une élévation anormale de la glycémie, définie par le taux de sucre dans le sang. Cette augmentation de la glycémie peut provoquer à plus ou moins long terme des lésions de différents organes, comme par exemple les yeux, les reins, les nerfs et les vaisseaux. Près de 90% des diabétiques vivent pendant des années avec cette maladie sans le savoir car la maladie ne se manifeste que par des symptômes indolores : grande soif, grande faim, fatigue. On parle de diabète lorsque la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 gramme par litre de sang.

Lucien Mpama

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