Développement touristique : la Cuvette ouest, un département potentiellement riche

Mardi 28 Mars 2017 - 19:30

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La ministre du Tourisme et des loisirs, Arlette Soudan-Nonault, a effectué une mission de travail dans le département de la Cuvette ouest, du 23 au 27 mars. But : oeuvrer  davantage pour la promotion du tourisme et des loisirs au Congo.

L’intérêt touristique de la Cuvette ouest n’est plus à démontrer. Potentiellement riche, ce département abrite le Parc national d’Odzala-Kokoua, la plus grande aire protégée du Congo. A Odzala-Kokoua, l’activité touristique est à une étape de croisière. Elle est  pratiquée par un opérateur professionnel, à savoir la société Congo conservation Company. Ce parc est certainement, à ce jour, le produit touristique le mieux élaboré de la République du Congo.

Arlette Souda-Nonault, veut d’une promotion du tourisme et des loisirs, qui se focalise autour des méthodes participatives entre les acteurs qui sont dans le département et son ministère pour une collaboration plus directe, plus franche.

Accueillie sous une pluie battante, le 23 mars 2017 à Ewo chef-lieu du département de la Cuvette ouest, la ministre du Tourisme et des loisirs a tout de suite eu une séance de travail avec les autorités locales et toutes les sensibilités d’Ewo, en présence du préfet du département, Jean Edouard Okouya.

Des interventions fructueuses

La ministre du Tourisme et des loisirs a eu un entretien interactif avec ses interlocuteurs. Plusieurs préoccupations ont été au centre de cet entretien, parmi lesquelles la bancarisation dans la Cuvette ouest sans laquelle l’éclosion touristique ne peut se faire. Il en est de même pour les centres de formation, le manque des loisirs juvéniles et l’état piteux des routes.

Arlette Soudan Nonault a loué la politique de la municipalisation accélérée qui a permis le développement du pays. Quant au manque de centres de formation en métiers d’hôtellerie, elle a annoncé que son ministère est en train de s’organiser pour pallier  la difficulté. Toutefois, elle a reconnu qu’au Congo Brazzaville, il n’y a pas encore d’institut dans les métiers du tourisme et de l’hôtellerie. Mais depuis peu, le ministère travaille avec le royaume du Maroc, bientôt sera signé un protocole d’accord en vue de la formation des jeunes à ces  métiers. Toujours dans le même contexte, la ministre du Tourisme et des loisirs a reçu une délégation du département 60/18 des Yvelines en France, notamment sur la première école dans les métiers du tourisme et de l’hôtellerie.

« Les gens ont une mauvaise appréhension en ce qui concerne le ministère du Tourisme et des loisirs. Ce ministère n’investit pas, il accompagne... Notre rôle à nous, c’est la mise en lumière par le biais de l’OPIC. C’est une direction qui gère les bureaux d’information touristique, donc des offices », a-t-elle souligné, ajoutant qu’aucun partenaire même dans le cadre du tourisme ne peut aller investir dans un département s’il n’y a pas un partenaire comme la banque. Le ministère du Tourisme et des loisirs travaille  en partenariat avec la Banque postale du Congo, a informé la ministre.

Il existe, a-t-elle dit, un fonds de développement touristique, précisant que « nous ne faisons que le prélèvement des taxes hôtelières qui s’élèvent à 10% la nuitée. Nous allons mettre cela sous la concession. Il y aura des appels d’offres pour la gestion des sites touristiques tels que la Loufoulakari. Avec ces taxes, nous avons lancé le 1er circuit touristique de Brazzaville ; les bureaux d’information touristique. »

Quant aux loisirs, les intervenants ont constaté que la population congolaise est à moitié jeune et à chaque 100m, il y a des débits de boisson ; c’est le seul loisir qui reste. Que faire pour  tordre le coup à ces loisirs reposant sur les débits de boissons? se sont-ils interrogés. Ils ont aussi dénoncé le fait que le ministère ne suit pas le lotissement des nouveaux quartiers. En effet, pensent-ils, le ministère devrait avoir des espaces de loisirs dans les quartiers nouvellement créés.

A propos, la ministre du Tourisme et des loisirs a précisé que tous les tenanciers des débits de boissons et autres boîtes de nuit, devraient mettre à exécution la loi interdisant les adolescents à  fréquenter ces endroits, mais hélas ! rien n’est fait. D’où, a-telle invité les autorités locales à s’y impliquer. Elle n’a pas caché le vif désir de son département d’avoir un plan national des loisirs comme c'est le cas pour le tourisme.

« Nous travaillons et souhaitons que dans 11 ou 12 mois, nous ayons un plan de stratégie national des loisirs, le tourisme ayant déjà son plan national. Nous allons implanter trois grands parcs d’attraction de loisirs. Il y aura un parc non loin de Brazzaville, un autre du côté de Madingou et un autre encore au nord du pays », a-t-elle indiqué.

Le manque de route, un frein pour le développement touristique du département

Il ne peut y avoir développement touristique sans les voies de communication. C'est à cette difficulté que le département de la Cuvette ouest est confronté. Le président du Conseil de ce département Richard Eyeni, reconnait l’état piteux de la route, notamment entre Boundji et Ewo. Il déplore le fait que les populations de la Cuvette ouest en général et celles d’Ewo en particulier, ne se rendent plus à Brazzaville dans des moyens climatisés comme cela fut le cas à un moment de l'histoire. Toutefois, il pense que si le conseil peut bénéficier d’un petit coût de pouce, même à la hauteur de 100 millions de FCFA, beaucoup de problèmes seront résolus. Pour la ministre du Tourisme et des loisirs, le gouvernement est en train de chercher le financement afin de bitumer les 25km de route séparant Boundji et Ewo.

De son côté le préfet du département, Jean Edouard Okouya, s’est dit prêt à accompagner la ministre dans son programme. « La Cuvette ouest est un département très riche. Vous êtes venue soutenir le département. Nous sommes en train de nous organiser afin de mettre de l’ordre là où les choses ne sont pas claires », a -t-il dit.

Avant de se rendre à Okoyo le 24 mars, la ministre du Tourisme et des loisirs a échangé avec les sages d’Ewo.

Okoyo, deuxième étape

Dans cette sous-préfecture, plusieurs habitants ont réagi, à l’instar de l’abbé, Hervé Iyouma, Pena-Moké qui a posé une question sur le site de Mbiyé où a été inhumé l’un des De Brazza, malheureusement ce site dit-il, est à l’état sauvage et  d'accès difficile. A propos Arlette Soudan Nonault a pris note et a promis prendre toutes les dispositions pour y remédier. Le ministère envisage également d’envoyer 12 photographes qui vont rester longtemps dans ce département afin de faire des vues de tous les sites qui doivent figurer dans le nouveau guide touristique. Elle a aussi invité les habitants d’Okoyo à pratiquer le tourisme traditionnel.

La ministre a informé l’auditoire que Brazzaville dispose de 475 hôtels dont 6 de grand standing ayant une capacité totale de 1500 lits.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : la ministre Arlette Soudan Nonault accueillie à Okoyo Photo 2 : la ministre Arlette Soudan Nonault, entourée du préfet du département et de l'administrateur -maire de la communauté urbaine d'Okoyo Photo 3 : une vue des cadres

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