Déclaration des enfants à l’état civil : le REEJER plaide pour l’implication de tous

Mardi 16 Juin 2015 - 16:15

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Ce crédo soutenu par un projet de sensibilisation de la communauté et d’appui à la réinsertion socioéconomique des enfants dits de la rue grâce à la réhabilitation de leur sécurité juridique a notamment été exprimé à l’occasion de la célébration, le 16 juin, de la Journée internationale de l’enfant africain.

La série d’activités organisée, mardi, par le Réseau des éducateurs des enfants et jeunes de la rue (REEJER) et ses partenaires, à l’occasion  de la célébration de la Journée internationale de l’enfant africain, vise à mobiliser la communauté locale autour de la problématique de la promotion, de la protection et du respect des droits des enfants. S’appuyant sur le thème retenu pour 2015, « Vingt-cinq ans après l’adoption de la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant : accélérons nos efforts pour éliminer les mariages précoces des enfants en Afrique », le REEJER et ses partenaires ont mis l’accent sur la déclaration des enfants devant l’officier de l’état civil.

L’activité organisée à la paroisse Christ Roi, dans la commune de Kasa-Vubu, a notamment permis au REEJER, au ministre provincial chargé de la Population et de la Sécurité, Emmanuel Akweti, au président du Tribunal pour enfants/siège secondaire de Kalamu, Albert Osepe, et au représentant de l’ambassade de France, de souligner l’importance de la déclaration des enfants et de leur enregistrement à l’état civil, dans la défense de leurs droits et de leur bien-être. « Dans le contexte actuel, seul par l’acte de naissance, un enfant peut juridiquement défendre son statut d’enfant », a reconnu le président du Conseil d’administration (PCA) de REEJER, Roger Mafolo.

Ce dernier a reconnu qu’à ce jour, plusieurs enfants des familles pauvres qui ne sont enregistrés à l'état civil vivent une discrimination parce qu’ils ne sont pas connus par l’État congolais qui leur doit protection devant une multitude de faits. « Impossible de prouver leur âge, ni leur identité. Ils bénéficient d’aucune protection, élémentaire soit-elle, contre l’abus et l’exploitation », a souligné le PCA du REEJER, en insistant sur le fait « qu’un enfant non enregistré n’aura pas même la protection minimale conférée par l’acte de naissance contre le mariage précoce ».

Des efforts pour améliorer la situation

Au niveau du REEJER et de ses partenaires, des actions de sensibilisation de la communauté sont menées en vue de la mobiliser contre le mariage précoce ainsi que sur l’enregistrement des enfants à l’état civil. Le ministre Emmanuel Akweti a également souligné la détermination du gouvernement provincial à promouvoir la déclaration des naissances auprès de l’officier de l’état civil et à lutter contre les mariages précoces. « Le gouvernement accorde une importance particulière à l’enregistrement des naissances », a-t-il souligné. À l’en croire, un effort est également fourni en RDC afin de mettre en pratique toutes les dispositions juridiques nationales et internationales en faveur de l’enfant. C’est dans cette optique qu’il a placé l’aménagement de certains articles du Code de la famille ainsi que la promulgation de la loi portant protection de l’enfant.

Pour le ministre Kimbuta, la création de bureaux auxiliaires de l’État civil qui vise à rapprocher la population de l’administration rentre également dans cette vision de la promotion de l’enregistrement des naissances. Saluant l’augmentation des enregistrements de naissances de 10 %, avant la création des bureaux, à 30 %, le ministre Emmanuel Akweti a promis la poursuite de ces efforts. Il a, en outre, appelé, au nom du gouvernement, les parents à inscrire leurs enfants à l’état civil, par la déclaration de leur naissance.

Ne pas déclarer la naissance de son enfant est une infraction

Le juge Albert Osepe a expliqué que le fait de ne pas déclarer son enfant à l’état civil est une infraction qui peut amener en prison. Mais il y a également des conséquences liées à l’omission ou au dépassement du délai légal de déclaration, fixé à quatre-vingt dix jours dès la naissance, des implications pécuniaires liées aux frais de l’ouverture du dossier devant le tribunal. « Vous serez obligés de vous expliquer devant le tribunal. L’ouverture du dossier de ce procès vous astreint au payement de certains frais, alors que dans le délai, cette déclaration est gratuite », a-t-il expliqué. Pour soutenir cette campagne, il a été projeté le clip de la chanson « Donne moi un nom » composée dans le cadre de cette sensibilisation à l’enregistrement des enfants à l’état civil.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

La salle, lors de l'activité organisée à la paroisse Christ-Roi/Photo Adiac

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