Culte de la paix : un véritable gâchis !

Le culte œcuménique autour de la paix qui devait se tenir au stade des martyrs le 5 mars a viré au cauchemar pour ses organisateurs. Ces derniers n’ont hélas pu animer leur manifestation conformément au programme arrêté. Et pour cause ? La dame pluie s’est invitée à la fête alors qu’on ne l’attendait pas, perturbant ainsi cette activité religieuse au grand dam des chefs spirituels et des fidèles présents. La pluie s’est abattue juste au moment où le protocole s’attelait aux derniers réglages. Elle ne s’est plus arrêtée, obligeant les uns et les autres à quitter précipitamment le stade, les pieds dans l’eau.

Un fiasco, dirait-on. S’en est suivie la coupure d’électricité et de la sonorisation comme pour marquer d’un trait l’échec d’une manifestation improvisée cachant mal des visées politiciennes. C’est dans la cacophonie totale, après plus d’une heure d’interruption, qu’une courte prière a été dite, sous des parapluies, par les chefs des confessions religieuses autour du drapeau et de la carte de la RDC, question de sauver les apparences. Une prière dite devant des gradins vides.

À tout prendre, ce culte de la paix s’est avéré un grand gâchis, ou mieux une perte de temps et  d’énergies. Il a démontré qu’au-delà de l’aura qu’ils justifient, les chefs religieux ne l’ont pas véritablement prise sur leurs fidèles qui n’ont pas suivi à l’aveuglette leur mot d’ordre. En témoigne le peu d’engouement réservé à cette action reflété par un stade au trois-quart vide. Mgr Marini Bodho de l’Église du Christ au Congo, Denis Lessie de l’Arche de Noé, Pascal Mukuna de l’Assemblée chrétienne de Kinshasa, Albert Kankienza, Dr Ngalasi et autres n’ont pas pu mobiliser au-delà des espérances. L’absence de l’Église catholique et une majeure partie de la société civile, qui n’ont pas adhéré à la démarche, expliquerait en partie ce fiasco que d’aucuns assimilent à la colère de Dieu face au soubassement politique qui aura sous-tendu cette action.

Pour ceux qui considèrent que la cérémonie visait le soutien au dialogue, au glissement et à la volonté intentionnelle de violer la Constitution, c’est Dieu qui a confondu les organisateurs. Ce, d’autant plus que les initiateurs de cette action avaient déjà donné leur position en s’affichant comme pro-dialogue et en arborant une casquette politique plutôt que de rester dans les limites que leur imposent les prescrits des Écritures. Plus tranchantes, certaines langues vont jusqu’à considérer la pluie qui s’est abattue le samedi dernier comme la « réponse de Dieu à ceux qui utilisent abusivement son nom ». Une certaine opinion pense même que ceci démontre que Dieu est pour le respect de la Constitution et l’alternance en 2016.