Criminalité : l’Afrique enregistre un taux encore élevéLundi 16 Avril 2018 - 15:15 L’institut Gallup a établi un indice de sécurité personnelle dans cent trente-cinq pays, dont trente-sept africains. L’Afrique subsaharienne occupe les profondeurs du classement mondial 2017 en matière de sécurité et d’ordre public. Alors que les performances macroéconomiques s’améliorent sur le continent, l’Afrique continue de faire face à un taux de criminalité encore élevé comme le constate The Gallup Organization, une structure américaine connue pour les différents sondages qu’elle effectue régulièrement. Une situation qui serait le fruit d’une répartition trop inégale des fruits de la croissance, selon l’organisation. Ce classement est fondé sur un indice issu d’un sondage réalisé auprès de cent trente-six mille personnes dans le monde, en 2016, et qui permet d’évaluer le sentiment de sécurité des personnes ainsi que leurs expériences personnelles en matière de criminalité et d’application de la loi. En Afrique du Sud, par exemple, la xénophobie est l’un des principaux facteurs d’insécurité. En effet, l’organisation Gallup estime qu’il existe d’étroites relations entre le sentiment personnel de sécurité et les questions liées au développement économique et social, de sorte à renforcer l’idée que les taux de criminalité élevés peuvent altérer la cohésion sociale et nuire à la performance économique. Un indice de sécurité toujours problématique Selon l’indice 2017 sur la sécurité et l’ordre public dans le monde, plus de six personnes sur dix disent avoir confiance dans leur police locale (68%) et se sentir en sécurité lorsqu’elles marchent seules la nuit (64%). Une personne sur sept (14%) affirme avoir eu des biens volés durant l’année de référence de l’enquête et 6% disent avoir été agressées. Toutefois, comme lors des précédentes éditions du rapport, les personnes vivant en Amérique latine et dans les Caraïbes ainsi que celles vivant en Afrique subsaharienne sont les moins susceptibles de se sentir en sécurité dans leurs communautés. Les deux zones ont, en effet, obtenu des scores pratiquement inchangés dans les index en 2016 et en 2017. Ainsi, parmi les douze pays dont les résidents sont le moins susceptibles de se sentir en sécurité, surtout la nuit, cinq sont en Amérique latine. Six autres sont situés en Afrique subsaharienne, à savoir la Mauritanie (39%) ; la République démocratique du Congo (39%) ; le Botswana (38%) ; l’Afrique du Sud (37%) ; le Liberia (35%) ; et le Gabon (33%). L’Afrique en tête dans les agressions de personnes Selon l’index 2017 de Gallup, il y a quatorze pays ( dont treize en Afrique subsaharienne) dans le monde où au moins 15% des résidents déclarent être régulièrement l’objet d’agressions durant l’année de référence de l’enquête. Il s’agit principalement, pour l’Afrique, du Liberia (27%), du Soudan du Sud (24%), de l’Ouganda (23%) et de la République centrafricaine (23%). Cependant, le continent a enregistré une forte hausse du sentiment d’insécurité entre 2015 et 2016, avec, par exemple, des pays comme le Kenya, où la proportion de personnes ayant déclaré avoir été agressées est passée de 11% à 19%, ou encore la Zambie, où la proportion de ces personnes est passée de 8% à 16%. Selon le rapport de Gallup, la flambée des taux de criminalité dans ces pays est le reflet d’un problème commun aux sociétés qui ont connu une croissance économique inégalitaire, due à l’industrialisation ou aux changements technologiques. Avec pour conséquence, des niveaux élevés d’inégalité des revenus. Dans certains cas, l’instabilité qui en résulte menace même le rythme des progrès. Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |