Coopération : « Libosso », un programme de renforcement des performances administratives des agents de la fonction publique

Lundi 28 Juillet 2014 - 19:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Le programme Libosso conduit par HEC Paris veut dire « en avant » en langue lingala. Il vise à aider les fonctionnaires congolais à devenir de véritables partenaires des acteurs économiques.

La directrice des relations institutionnelles en Afrique de HEC Paris, Armelle Dufour, a souligné la nécessité d’un tel programme pour le Congo, qui s’inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue secteur public-privé. Ces deux secteurs doivent être partenaires pour soutenir le développement du pays. Libosso est conçu pour renforcer les capacités managériales des dirigeants et gestionneurs de l’administration congolaise et des entreprises publiques.

Lancé pour une durée de trois ans, ce programme permettra la formation et la sensibilisation de 1400 cadres de l'administration au cours de cette première année. Ces serviteurs de l'Etat seront par exemple sensibilisés à la culture manageriale du privé, car une administration forte, fiable et moderne permet un secteur privé dynamique, positif et ambitieux. Pour cela les formations insistent sur les échanges, les reflexions en commun et la capacité de construire ensemble.

« Sous forme imagée, nous pourrions oser, en quelques sorte, souhaiter que chaque acteur du public, comme du privé, concoure avec conviction à la réussite pérenne de l'entreprise collective "CONGO SA"», a expliqué Armelle Dufour.

De façon très concrète, il s’agit d’un véritable processus de changement des modes opératoires, ayant pour finalité la performance administrative. Ces actions de formation, de sensibilisation et d’accompagnement s’inscrivent comme support des projets de réforme et de modernisation des services de l’administration congolaise. « Il faut donner aux cadres de l’administration les moyens de maîtriser la culture entrepreneuriale pour véritablement agir comme des partenaires du secteur privé pour les aider à contribuer au développement économique et social du Congo », a-t-elle rappelé.

Le programme est construit en se référant à la réalité congolaise. Les professeurs sont envoyés sur place et les cours durent douze jours. Les participants proviennent de différentes administration, afin d'obtenir des échanges d'expériences et un partage transversal des bonnes pratiques. « Maintenant nous en sommes à la phase de déploiement de ce programme avec un certain nombre d'inévitables réglages, et optimisations des processus à parfaire, notamment au niveau des candidatures et  des convocations.», a expliqué la directrice  des relations institutionnelles Afrique.

La première action de formation s’est déroulée l’année dernière lors de la première journée de la fonction publique africaine. Les premiers séminaires se sont tenus du 12 au 17 mai pour les hauts cadres de l’administration. Le programme subit actuellement des ralentissements liés à l’actualité du pays et à la mise à disposition des fonds nécessaires. A ce titre, Armelle Dufour rappelle l’importance d’une action de formation massive, simultanée et synchronisée auprès des différentes administrations pour optimiser l’efficience du programme Libosso.

D’une durée prévisionnelle d’au moins 3 ans, ce programme a été validé par la signature d’un contrat-cadre de formation le 23 juillet 2013. Il a été signé avec le ministre d’État, Gilbert Ondongo. Le déploiement est sous la tutelle du ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’État, Brice Guy Parfait Kolélas, avec une coprésidence du comité de pilotage par la présidence de la République. Le programme est financé totalement par le gouvernement du Congo.
Libosso délivre à l’issue des séminaires un certificat HEC Paris. Armelle Dufour rappelle qu'HEC Paris a été classée première institution mondiale pour la formation des cadres et dirigeants,  (classement 2014 du Financial Times).
«La réussite du programme LIBOSSO est déterminante pour envisager à moyen terme un projet d’envergure régionale, à l’échelle de l’Afrique Centrale. En effet, une réflexion est actuellement menée pour la création d’un institut de management public, à l’instar du projet mené par HEC avec le gouvernement ivoirien », a conclu la directrice des relations institutionnelles en Afrique.
 

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

La directrice des relations institutionnelles en Afrique de HEC Paris, Armelle Dufour.