Contrat chinois : l’Asadho exige l’audit des infrastructures réalisées

Jeudi 17 Mars 2016 - 18:38

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Décriant la qualité des ouvrages dans le cadre de ce partenariat, cette ONG pense qu’un contrôle sérieux était nécessaire pour déterminer l’état actuel de ces infrastructures et des sommes d’argent qui ont été investies pour leur réalisation afin d’établir les responsabilités.

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) s’est dite très préoccupée par la dégradation rapide des routes et avenues réhabilitées et ou construites à Kinshasa dans le cadre de la mise en œuvre de la convention de collaboration entre la RDC et le Groupement d’entreprises chinoises.

Dans un communiqué du 17 mars, l’ONG attend notamment du gouvernement de la RDC de procéder à l’audit de toutes les infrastructures routières réalisées dans le cadre de ce contrat de collaboration; d’établir les responsabilités des personnes impliquées dans la réalisation défectueuse des infrastructures à Kinshasa; de faire traduire en justice toutes les personnes physiques et morales impliquées dans la réalisation desdites infrastructures et de procéder à l’indemnisation des victimes des démolitions méchantes et illégales.

L’Asadho a, par ailleurs, sollicité du gouvernement de la République populaire de Chine d’ouvrir une enquête sur le comportement des entreprises chinoises chargées de la réalisation de ces infrastructures à Kinshasa, alors que la population de la RDC a été appelée à exiger que les personnalités impliquées dans la réalisation défectueuse des infrastructures rendent compte de leurs actes devant la justice.

Un problème déjà dénoncé en son temps

Dans son plaidoyer, l’Asadho a, en effet, rappelé son rapport publié en novembre 2014, intitulé Mise en œuvre de la convention de collaboration entre la RDC et le Groupement d’entreprises chinoises : « Défis de la transparence, de la qualité et du respect des droits humains dans la réalisation des infrastructures du projet Sicomines à Kinshasa ».

Déjà, dans ses conclusions, ce rapport a indiqué que la réalisation de ces infrastructures avait posé plusieurs problèmes. Il s’est agi, selon l’Asadho, de l’inaccessibilité de l’information relative à la réalisation des infrastructures pour les populations, particulièrement pour les populations riveraines; du manque de transparence  caractérisé par l’absence d’appel d’offres et des critères clairs pour le recrutement des entreprises chargées de l’exécution des travaux d’infrastructures à Kinshasa; de la mise en cause de la qualité et la durée de vie des infrastructures au vu de leur rapide dégradation ainsi que des coûts exagérément élevés ne correspondant pas à la qualité de ces infrastructures. « Près de deux ans après la publication de ce rapport, nous assistons aujourd’hui à une dégradation accélérée des infrastructures réalisées à Kinshasa », a fait observer cette ONG. Pour s’en convaincre, l’Asadho a cité, à titre d’exemple, les avenues Sendwe et Lundetele ainsi que les boulevards Triomphal et du 30 Juin. « Au regard de l’état actuel de ces avenues et des sommes d’argent qui ont été investies pour réalisation de ces infrastructures, un audit sérieux s’impose pour savoir ce qui s’est passé pour qu’on en arrive là », a-t-elle insisté.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Réhabilitation des routes à Kinshasa / Photo Tony Tumba/R.O

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