Congo - RDC : Quelles règles pour la circulation et le séjour des personnes et des biens ?

Samedi 27 Septembre 2014 - 16:00

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La commission spéciale défense et sécurité entre les deux Congo s’est réunie les 23 et 24 septembre à Kinshasa, conformément aux instructions données par les deux chefs d’État, Dénis Sassou N’Guesso et Joseph Kabila, à l’issue de leur rencontre du 19 septembre. Même si peu de choses ont été annoncées après les travaux à huis clos des experts, la tendance est qu’en matière d’immigration et d’échanges, les choses ne se passeront plus comme avant.

Les délégations accréditées par les deux gouvernements ont notamment planché sur les modalités de reprise du commerce transfrontalier et les moyens de coopération entre les deux pays dans la lutte contre la criminalité urbaine dans les grandes villes. Mais, l’un des points sensibles de ces rencontres pourrait être l’enquête sur les allégations de violation des droits de l’homme ayant émaillé, selon plusieurs acteurs de la République démocratique du Congo (RDC), les expulsions des ressortissants de ce pays de la République du Congo.

Avérées ou pas, ces allégations devenues vérité d’église pour plusieurs médias RD congolais et internationaux devraient être confirmées et infirmées par la commission mixte d’enquête annoncée par les deux gouvernements depuis le 3 juin dernier, mais dont la mise sur pied tarde à se concrétiser. La réunion des experts mardi et mercredi derniers a mis en place cette commission, mais les membres seront désignés prochainement par les deux parties.

La reprise du commerce transfrontalier est aussi l’un des sujets de grand intérêt dans ces pourparlers. Aucune grande décision n’a été annoncée à l’issue de la réunion des experts, mais l’on peut se demander si les deux parties changeront dans son fond l’esprit de la convention signée le 3 juin 2014 à Kinshasa par les deux gouvernements.

Ce texte, actuellement en cours de ratification par les parlements respectifs des deux États, devrait venir palier les lacunes constatées dans huit textes réglementaires existants sur la circulation et l’établissement des personnes entre les pays séparés par une frontière longue de plus de 1300 kilomètres, essentiellement le long du fleuve Congo. Ces textes sont jugés caducs par les experts.

La nouvelle convention classe les voyageurs entre les deux pays en autant de catégories : les voyageurs résidents dans les zones frontalières et les voyageurs transnationaux. La première catégorie pourrait de nouveau traverser la frontière avec simplement un laisser-passer et une carte d’identité, pour un séjour n’excédant pas 72 heures.

En dehors de cette zone, les personnes voulant traverser (deuxième catégorie) devront se munir d’un passeport et d’un visa. Pour ceux qui voudront bien s’installer dans l’un ou l’autre pays voisin et y vivre, passeport et contrat de travail seront nécessaires. Mais, il ne s’agit-là que de propositions soumises aux institutions des deux pays. Vont-elles changer ? C’est la question à se poser.

Il va de soi que les décisions finales devraient être beaucoup conditionnées par la situation sécuritaire à l’intérieur des deux pays. Elle a été également analysée par la commission spéciale défense et sécurité la semaine dernière à Kinshasa. Là encore, rien n'a transpiré des conclusions des délégués des deux gouvernements. Néanmoins, à la lumière des images diffusées en boucles par certains médias des deux capitales, Brazzaville et Kinshasa, en matière de sécurité, les deux Congo se doivent d’agir vite et bien.

Thierry Noungou