Conflit au Soudan du Sud : les pourparlers prévus en début de semaine à Addis-Abeba

Samedi 4 Janvier 2014 - 16:16

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L’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), qui regroupe les pays de l’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique, et qui conduit les discussions, a tenu le 3 janvier en Éthiopie des réunions informelles et séparées entre les deux parties en conflit, puis a défini un calendrier pour les pourparlers

Dans un communiqué publié à Nairoibi (Kenya), l’ambassadeur de l’Igad, Mahboub M. Maalim a déclaré que le début des négociations constituait une étape importante dans la recherche d’une solution pacifique au conflit au Soudan du Sud. Il a salué également l’engagement fait par les parties à trouver rapidement une solution pacifique à leur conflit.

Pendant ce temps, la situation devient de nouveau très tendue à Bor, à 200 kilomètres au nord de la capitale, Juba. Les combats ont repris le 2 janvier et la ligne de front se trouverait actuellement à cinquante kilomètres au sud de Bor.

Le Soudan du Sud est déchiré depuis le 15 décembre par d’intenses combats qui menacent de dégénérer en guerre civile, en raison d’une rivalité entre le président Salva Kiir et son ex-vice-président Riek Machar, limogé en juillet dernier. Les violences ont déjà fait des milliers de morts et plus de cent quatre-vingt-dix mille déplacés, selon les Nations unies.

Pour Marc Lavergne, directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), et spécialiste du Soudan, les délégations devraient trouver rapidement un accord sur un cessez-le-feu, au risque de voir le conflit s’aggraver.

« Je crois qu’il faut obtenir un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires bien entendu, mais aussi pour éviter que la contagion ne gagne et que des acteurs extérieurs commencent à approvisionner en armes des seigneurs de la guerre, comme on en a vu dans le passé, qui ont des velléités de monter en puissance et de vouloir eux aussi avoir accès à la manne pétrolière et, de manière plus générale, au pouvoir d’État », a-t-il indiqué.

Il estime que, si les deux parties ne parvenaient pas à trouver un accord de cessez-le-feu, leurs forces sur le terrain pourraient donc rapidement devenir incontrôlables, et le conflit pourrait déstabiliser toute la région.

Yvette Reine Nzaba