Civisme : des brigades de patrouille déployées à Brazzaville et Pointe-Noire

La démarche du ministre est dicté par le souci de sécurité qui doit régner pendant cette période des fêtes au regard des débordements qu'elle engendre. « Le ministre en charge de l’éducation civique a mis en place des clubs civiques dans les quartiers, les ruelles, les blocs, les zones. Nous ferons ces patrouilles avec toutes ces brigades qui sont cette fois-ci bien organisées parce que dans chaque ruelle de Brazzaville et de Pointe-Noire, il y a un club civique qui est constitué en brigade civique en cette période de fête », a indiqué Anatole Collinet Makosso, le 25 décembre lors d'une descente qu'il a effectuée dans deux parcs d'attraction : notamment à « Luna-Park » à Poto-Poto, dans le 3^e arrondissement et à la mairie de Mfilou, dans le 7^e arrondissement. Si au centre de Luna-Park, placé sous la tutelle du ministère de la Jeunesse, les enfants sont reçus moyennant une somme d’argent, à Mfilou, le Parc est gratuit pour tous les jeunes de Brazzaville.

« Les enfants y viennent nombreux, nous sommes ici depuis le 20 décembre et le Parc fermera ses portes le 5 janvier. C’est gratuit pour tous les enfants de Brazzaville, il suffit que l’enfant réponde aux poids exigés. Nous avons aussi mis à disposition des commerçants des tentes gratuitement, ce qui est vendu ce sont des consommables », a expliqué le chargé du matériel de l’Association Ya Bidié, Derrick, qui assure la supervision du centre de Mfilou.

En l’absence des centres tenus par l’État, le ministre de l’Éducation civique a traduit la reconnaissance du gouvernement à toutes les personnes physiques, morales de bonne volonté qui exploitent les temps de fêtes pour partager la solidarité, en offrant des vivres et non-vivres et développant des activités ludiques pour les jeunes. « Le jeu est pour le jeune un moyen important d’explosion de sa personnalité, de découverte de son univers. Au travers des équipements collectifs, les jeunes se créent des liens d’amitié forts qu’ils garderont pendant toute leur vie. Et toutes les fois que nous avons des acteurs publics ou privés qui accompagnent l’État à organiser de telles activités surtout pendant cette période, nous sommes tenus de les accompagner, de traduire notre reconnaissance », a-t-il indiqué.

Il a aussi demandé aux Congolais d’aller au-delà du caractère festif de cette période. Selon lui, deux enseignements principaux sont à tirer en cette période. Le premier est que ces moments de fêtes sont des temps de consolidation de la famille entant que première cellule d’organisation sociale. Le second enseignement consiste à développer au sein des communautés la valeur partage, le don à autrui parce que ces moments qui se traduisent par les désirs naturels de recevoir ou d’offrir des dons ne sont pas des faits du hasard. « C’est l’occasion toute indiquée d’en appeler à la citoyenneté et au bon sens de tous et de chacun pour que notre vivre-ensemble habituel, pendant ces beaux moments, continue de garder sa dignité et sa crédibilité, que notre savoir-faire et notre savoir-être ne laissent nullement emportés à tout vent d’euphorie débordante et incontrôlée, laissant derrière elle, après tout, désolation, misère et maladies », a invité le ministre dans un message rendu public à cette occasion.

Anatole Collinet Makosso a, par ailleurs, insisté sur le fait que les fêtes ne doivent, en aucun cas, être des occasions de désunion, de destruction des familles, d’exhibitionnisme, de vandalisme ou de toutes autres démesures de nature à troubler l’ordre et la paix. « Au contraire, elles doivent nous donner l’occasion de mieux affermir nos liens de fraternité, de solidarité, d’amour partagé, de respect, de renouvellement d’amitié et de renforcement de notre sens de tolérance, de pardon, et d’unité en vue de notre bon-vivre ensemble », a conclu le ministre.