Chine-Congo : le temps des célébrationsJeudi 20 Février 2014 - 18:27 Le Congo et la Chine vont se rappeler, ce 22 février, le jour où, il y a cinquante ans, par la volonté de construire un avenir commun, et contre les adversités de l’époque, ils s’engagèrent à sceller des liens d’amitié et de coopération. Le 22 février 1964 est en effet la date historique que les deux pays ont en souvenir, et autour de laquelle, ils consacreront une série de manifestations. À Brazzaville, comme à Beijing où est attendu le président Denis Sassou N’Guesso, célébrer ce jubilé d’or sera synonyme de dresser le bilan de cette relation intense, dont les fruits, abondants pour ne pas dire palpables, n’ont pas besoin d’être spécifiquement énumérés. Depuis Alphonse Massamba-Débat jusqu’à Denis Sassou N’Guesso, depuis Mao Zedong jusqu’à Xi Jinping, le chemin parcouru par le Congo et la Chine a été long et laborieux. L’essentiel est que les efforts ont été mutualisés, pour faire fructifier une relation qui, de l’intention affirmée de coopérer a franchi l’étape de la coopération proprement dite. Il faut être reconnaissant envers tous les dirigeants, tous les chefs d’État des deux pays qui ont su préserver cette amitié depuis cinquante ans. Elle s’exécute aujourd’hui dans un cadre stratégique à la fois bilatéral et multilatéral. L’un des témoins des premiers moments de l’amorce de ces relations, souvent vu dans les salons de l’ambassade de Chine à Brazzaville lorsque cette dernière célèbre sa présence au Congo, est l’ancien ministre Claude Ernest Ndalla. L’increvable homme de gauche explique dans un entretien avec Les Dépêches de Brazzaville, les bases fondatrices de ces relations : « Respect mutuel, non-mixtion dans les affaires intérieures des pays, avantages réciproques et respect de l’intégrité territoriale de chacun. » À leur tour les ambassadeurs Guan Jian, en poste à Brazzaville, et Daniel Owassa, basé à Beijing, expriment dans ce numéro leur vision de l’avenir de la coopération Chine-Congo. Pour le premier, ces relations entrent « dans l’âge mûr du développement ». Il annonce par ailleurs le lancement, cette année, d’une opération « lumière », visant à soigner gratuitement quelques 500 Congolais souffrant de la cataracte. La Chine emboitera également le pas de l’Unesco en soutenant la formation des enseignants du Congo. Pour son homologue congolais, Brazzaville et Beijing développeront davantage les liens économiques et diplomatiques plus que les liens idéologiques en raison de la spécificité des modèles en usage en Chine et au Congo. Le 22 février sera un moment de retrouvailles permettant d’épiloguer sur le temps passé ensemble. L’occasion pour les chefs d’État de renouveler l’amitié qui lie leurs deux États, l’occasion pour les experts congolais et chinois, de répondre bien évidemment aux critiques émises ici et là, sur la duplicité supposée de l’offensive menée par l’Empire du Milieu depuis un peu plus d’une décennie en direction de l’Afrique. Des critiques qui l’accusent de spolier les richesses du continent africain et tentent de vider de son essence la marque déposée de coopération « gagnant-gagnant » qui en constitue le soubassement. Gankama N'Siah |