Centrafrique : une conférence des donateurs s’ouvre jeudi à BruxellesMercredi 16 Novembre 2016 - 13:59 Cette rencontre tant attendue qui se tiendra à Bruxelles, est l’occasion pour la communauté internationale d' être à nouveau au chevet de la Centrafrique. Il s’agira de trouver des voies et moyens nécessaires pour financer le retour d’une paix, encore fragile, dans ce pays devenu exsangue du fait des violences intercommunautaires. La conférence doit annoncer des aides financières sur plusieurs années pour la Centrafrique afin de permettre à ce pays, de près de cinq millions d’habitants, de faire face à de nombreux besoins, dont ceux liés à la pauvreté aggravée par quatre ans de guerre civile. Les fonds qui seront probablement annoncés par les donateurs mondiaux doivent favoriser la reprise de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire et la stabilisation du pays. Ils faciliteront l’exécution des projets de développement à moyen et long terme intégrant la dimension régionale, et auront un impact sur la cohésion nationale. Quant aux attentes des populations concernant le plan de relèvement du pays, elles ont été exprimées lors des différentes rencontres organisées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Le président Faustin Archange Touadéra qui se trouve à Bruxelles depuis dimanche devra, à cette occasion, présenter sa stratégie et ses priorités qui portent, entre autres, sur le désarmement et la restructuration des forces armées. S’y ajoutent un dispositif de réconciliation nationale, l’installation d’une Cour pénale spéciale (CPS) pour juger les crimes de guerre et les besoins sociaux de base. « Nous revenons de très loin et le pays est à reconstruire. Nous travaillons pour la paix, mais nous sommes dans une situation extrêmement fragile », a déclaré le chef d’ Etat centrafricain qui tiendra le même discours aux donateurs (France et Etats-Unis, Union européenne, Banque mondiale, FMI…). Cela est d’autant important en raison de la précarité dans laquelle vivent les Centrafricains, puisque leurs besoins sautent aux yeux dès qu'on foule le sol de Bangui, la capitale. En effet, rien que dans cette ville, des déplacés ayant peur de regagner chez eux survivent toujours le long des pistes de l’aéroport M’poko dans des conditions déplorables. Le président centrafricain qui a été élu dans un calme relatif, en début d’année, devra aussi fournir aux donateurs des gages d’une bonne utilisation des fonds. « La lutte contre la corruption est un élément important », a-t-il fait remarquer. Quant au chef de l’opposition, Anicet Georges Dologuélé, il redoute que les donateurs se bornent seulement à faire des annonces de fonds qu’ils ne réaliseront pas. « Nous devons absorber un énorme montant en cinq ans. Il faudra beaucoup de professionnalisme », a-t-il souligné. Une fois l’aide internationale concrétisée, la Centrafrique pourra renouer avec la normalité, étant donné que son président se trouve jusqu’à ce jour à la tête d’un Etat sans armée ni administration et dont une large partie du territoire est sous le contrôle de groupes armés. Cela, après un conflit qui a fait des milliers de morts et jeté sur les routes des centaines de milliers de réfugiés dans des Etats voisins et ailleurs. La conférence des donateurs sur la Centrafrique intervient après le retrait de la force française Sangaris, qui est restée dans le pays de décembre 2013 à octobre 2016 et la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca: 12.000 hommes), qui ont enrayé les tueries communautaires entre rebelles Séléka se disant défenseurs de la minorité musulmane et miliciens anti-balaka se prétendant protecteurs des chrétiens. Intéressée toujours par la stabilité du pays, la France maintient des forces prêtes à intervenir, même après la fin de l’opération Sangaris. De leur côté, les Etats-Unis maintiennent une centaine de soldats des forces spéciales dans l’Est, près de la frontière avec le Soudan du sud pour lutter contre les incursions des rebelles ougandais de la LRA. Nestor N'Gampoula Notification:Non |