Centrafrique : un haut responsable de l’ONU insiste sur des signes avant-coureurs de génocide

Mercredi 23 Août 2017 - 12:30

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Le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a affirmé mardi devant le Conseil de sécurité qu’en Centrafrique, où s’étendent des violences, il existe depuis quelque temps des signes avant-coureurs de génocide.

Ce haut responsable de l’ONU s’exprimait lors des discussions fermées à la presse, qui ne figuraient pas à l’agenda officiel du Conseil de sécurité, mais avaient été réclamées en urgence par la France. « Stephen O’Brien a répété ce qu’il a dit », début août lors d’une réunion à l’ONU, a rapporté un diplomate.

Lors de cette précédente réunion, le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Affaires humanitaires, qui rendait compte d’un récent voyage mené en Centrafrique avait tiré la sonnette d’alarme contre la multiplication des violences dans ce pays. « Les signes avant-coureurs de génocide sont là », avait-il déclaré, en réclamant davantage de militaires et policiers pour l’opération de paix de l’ONU (Minusma) dans ce pays.

Après cette mise en garde, les propos de Stephen O’Brien n’étaient pas restés sans réaction au niveau de l’ONU. Bien au contraire, ils avaient suscité un remous au sein de l’organisation, qui regrette toujours de n’avoir pas su prévenir le génocide survenu au Rwanda en 1994.

En Centrafrique, les Nations unies maintiennent quelque 12.500 militaires et policiers pour aider à protéger les civils et soutenir le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra, élu l’an dernier.

Selon ce haut cadre de l' ONU, cité par un diplomate de cette institution, le nombre de déplacés dans le pays atteint aujourd’hui « 600.000, soit 40% de plus que l’an dernier ». « Le responsable de l’ONU a aussi mis en garde le Conseil de sécurité contre les violences qui visent les acteurs humanitaires sur le terrain, obligeant à suspendre plusieurs de leurs actions. Les violences s’étendent dans le pays comme dans la région de Bangassou (sud-est) », a précisé le diplomate. « Des membres du Conseil de sécurité ont proposé une visite de cette instance en Centrafrique pour qu’elle se fasse une idée plus précise de la situation », a indiqué un autre ambassadeur.

En août, Stephen O’Brien avait exhorté le Conseil de sécurité à « agir maintenant, ne pas réduire l’effort de l’ONU et prier pour ne pas voir à vivre en le regrattant ». Mardi, Il a réaffirmé que l’objectif de 497 millions de dollars pour financer l’aide humanitaire destinée cette année à la Centrafrique était loin d’être atteint.

La République centrafricaine a basculé en 2013 après le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles Séléka pro-musulmans, entraînant la contre-offensive de groupes anti-balaka, majoritairement animistes ou chrétiens. Le contrôle des ressources naturelles est aussi un enjeu des violences.

 

      

 

Nestor N'Gampoula

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