Centrafrique : un groupe armé « prêt à se battre » avec la Minusca

Jeudi 29 Mars 2018 - 16:02

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Le principal groupe rebelle du quartier musulman de Bangui a affirmé, le 28 mars, être « prêt à se battre » contre la mission de l'ONU en Centrafrique, qui a menacé de désarmer ces groupes.

Si les forces de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) « veulent la guerre, ils n'ont qu'à dire aux populations de quitter le quartier et on va se battre », a déclaré à l'AFP Nimery Matar Jamous, alias « Force », leader d'un des principaux groupes armés du PK5, quartier musulman et poumon économique de la capitale.

Selon plusieurs habitants du PK5 interrogés par l'AFP, la Minusca a fixé dimanche un ultimatum aux groupes armés du quartier pour désarmer, sinon leurs bases seront démantelées de force. La Minusca n'a pas souhaité commenter cette information.

Le 21 mars, l'ONU en Centrafrique avait dénoncé les « pratiques mafieuses » de ces groupes armés. Ils « doivent comprendre que le temps est venu de cesser leurs pratiques violentes et frauduleuses », avait déclaré à la presse Hervé Verhoosel, porte-parole de la Minusca. « Les enfants (du quartier) ont des armes. Si (la Minusca) commence à tirer, les enfants vont aussi commencer à tirer partout, ça va toucher tout le monde », a déclaré à l'AFP Ibrahim Bala, chef du quartier Bayadoumbia du PK5, qui abrite la base du groupe de « Force ».

La Minusca avait déployé des troupes, fin janvier, dans le PK5, après une flambée de violences début 2018. Mi-février, en raison de leur persistance, l'association des commerçants du PK5 (ACK) avait fixé un ultimatum à la Minusca pour qu'elle démantèle les groupes autoproclamés d'autodéfense, accusés de violences et d'exactions envers les commerçants et la population.

Selon ces derniers, les groupes armés du PK5 tentent d'intimider les commerçants depuis qu'ils ont décidé, le 18 janvier, d'arrêter de payer leurs membres qui monnayent leur « protection ». Depuis, certains ont repris les paiements, par crainte de représailles, selon des commerçants rencontrés par l'AFP. « Les gens préfèrent être en paix en payant », regrette une victime des violences de janvier, durant lesquelles une partie du marché avait été brûlée et plusieurs personnes tuées par balles dans des affrontements entre groupes armés.

Les musulmans centrafricains sont souvent associés à la rébellion de la Séléka, qui a renversé le président Bozizé en 2013, et plongé le pays dans la violence. L'ex-rébellion a été expulsée de Bangui, en 2014, par une intervention militaire internationale.

Le PK5 a souvent été au cœur des tensions dans la capitale centrafricaine et la dernière population musulmane de la ville y vit retranchée.

AFP

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