Centrafrique : Michel Djotodia prête serment devant la Cour constitutionnelleLundi 19 Août 2013 - 4:17 Le chef d'État de la transition centrafricaine, Michel Djotodia, à prêté serment dimanche au Palais de l'Assemblée nationale de Bangui devant la Cour constitutionnelle de transition en présence des présidents congolais, Denis Sassou N'Guesso, et tchadien, Idriss Deby Itno. Parmi les invités de marque comptaient les représentants du Cameroun, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Soudan, en plus des délégués de la Cééac, de la Cémac, de l'UE et des Nations unies Lecture du procès verbal de cette séance à été faite avant que Michel Djotodia ne soit invité par président de la Cour constitutionnelle, Zacharie Ndouba, à prêter serment. Costume sombre, une écharpe aux couleurs de son pays, le chef d'État de la transition a ainsi juré « devant Dieu et le peuple centrafricain » de remplir sa mission en privilégiant l'intérêt supérieur de son pays. Il a ensuite revêtu la médaille de Grand-Croix puis reçu en sus de ces attributs du pouvoir institutionnel des instruments de la tradition : un sabre et un bouclier remis par un sage pour « la protection de l'État et du peuple », un canari fourré de légumes, remis par une femme, symbole des richesses dont regorge le pays. Prenant la parole pour la circonstance, le président de la Cour constitutionnelle a invité le chef d'État de la transition à se mettre au service de tous les Centrafricains : « À partir d'aujourd'hui, vous n'êtes plus le chef d'une seule entité, mais le président de toutes les filles et les fils de la Centrafrique », ajoutant que le pays avait soif de sortir du cycle des violences qui l'endeuille depuis des décennies. Dans son discours d'investiture, Michel Djotodia a remercié les pays de la sous-région d'Afrique centrale et salué la présence des chefs d'État, considérant que c'était un témoignage du soutien que leur pays respectif apporte à la Centrafrique. Rappelant brièvement son parcours d'enfant issu d'une famille multiconfessionnelle, il a indiqué que son arrivée aux affaires, le 24 mars, n'était pas dicté par une quelconque soif de pouvoir, mais par l'impératif de mettre un terme à un cycle d'incompréhensions et d'entêtement. Il s'est en revanche félicité d'avoir, depuis lors, respecté la feuille de route de la transition. Celle-ci demandait la constitution d'un gouvernement d'union nationale, la mise en place d'un Conseil national de transition et d'une Cour constitutionnelle de transition. Ce qui est fait, a-t-il déclaré, promettant l'installation prochaine du Conseil supérieur de la liberté de communication de la transition. Au nombre de ses engagements, Michel Djotodia à promis de lutter contre la corruption et l'impunité, de défendre et protéger les droits de l'homme et les libertés, de faire traduire en justice les personnes qui se rendent coupables de crimes de sang. Parlant du processus électoral, il appelé les acteurs politiques centrafricains au dialogue et a sollicité une trêve, afin, a-t-il déclaré, que le pays s'attaque aux défis majeurs que sont l'insécurité et la pauvreté et que la fin de la transition dans 18 mois soit couronnée par l'organisation d'élections libres et transparentes.
Gankama N'Siah |