Centrafrique : l’ONU sanctionne François Bozizé et trois responsables des milicesSamedi 10 Mai 2014 - 13:21 Le Conseil de sécurité de l'ONU a décrété, le 9 mai à son siège à New York, des sanctions contre trois responsables centrafricains dont l'ex-président François Bozizé, le coordinateur des milices anti-balaka, Levy Yakété, et Nourredine Adam, le numéro deux de l'ex-coalition rebelle Seleka Les trois personnalités verront leurs avoirs gelés et eux mêmes seront interdits de voyage. Ces sanctions ciblées étaient prévues par la résolution de l'ONU du 28 janvier dernier et proposées par la France et les États-Unis. La décision a été prise par le Comité des sanctions, qui dépend du Conseil de sécurité. Elle avait été retardée pendant plusieurs semaines par la Russie et la Chine, qui réclamaient du temps pour examiner ces dossiers. Ces deux pays ont finalement donné leur feu vert, selon des diplomates. Le Comité accuse les trois hommes d'avoir commis ou soutenu des actes qui vont à l'encontre de la paix, de la stabilité et de la sécurité en République centrafricaine. François Bozizé, renversé par la Seleka en mars 2013 « fournirait un soutien matériel et financier à des miliciens (...) qui cherchent à le ramener au pouvoir c'est-à-dire des anti-balaka et d'anciens membres de l'armée centrafricaine », indique le Comité. Selon l’ONU, depuis la chute de François Bozizé, les forces qui ui sont restées loyales mènent « des représailles contre la population musulmane ». Levy Yakété, proche de François Bozizé avant le coup d’État de mars 2013, est accusé d'avoir ordonné l'arrestation de personnes liées à la Seleka et d'avoir organisé la distribution de machettes à de jeunes chrétiens au chômage pour attaquer les musulmans. L'un des principaux dirigeants de la Seleka, Nourredine Adam, avait pris, après le coup d'État, la tête des services de renseignements du nouveau régime, se rendant coupable, selon l'ONU, d'arrestations arbitraires, de tortures et d'exécutions sommaires. L’ONU l’accuse de diriger activement les anciens rebelles et de superviser les attaques contre les quartiers chrétiens. Le Comité des sanctions l'accuse aussi d'avoir participé à un trafic de diamants entre la RCA et le Tchad. La République centrafricaine (RCA) est depuis plus d'un an en proie au chaos et à des violences entre communautés, attisées par des éléments de l'ex-coalition Seleka, majoritairement musulmane, et par des milices en grande partie chrétiennes, dites anti-balaka. Rappelons que le Conseil de sécurité de l’ONU avait dans une résolution adoptée le 28 janvier courant, menacé de sanctions les fauteurs de troubles et les responsables d'exactions en RCA, mais avaient par la même occasion laisser le soin au Comité de les désigner ultérieurement. Tiras Andang |