Centrafrique : les forces spéciales américaines mettent fin à la traque contre Joseph Kony

Mardi 25 Avril 2017 - 14:00

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La fin de la traque de l’Armée de résistance du seigneur va être concrétisée le mercredi 26 avril par le retrait des forces sécuritaires américaines déployées par les Etats-Unis depuis 2011 à l’est de la Centrafrique pour lutter contre cette rébellion de Joseph Kony.

« Le temps est venu de passer à autre chose, étant donné que l’organisation (la LRA, NDLR) est vraiment en train de se battre pour sa survie », a expliqué lors d’une conférence de presse, le général Thomas Waldhauser, qui dirige le commandement américain pour l’Afrique (Africom). « Même si nous terminons officiellement la mission contre la LRA, nous savons que nous ne voulons pas laisser un vide », a-t-il voulu rassurer. Thomas Waldhauser a, en outre, indiqué que les Etats-Unis continueront d’apporter leur soutien aux troupes africaines au niveau de la formation ou encore du renseignement.

Africom justifie le retrait des troupes américaines au fait que la LRA compte actuellement 100 membres actifs contre plusieurs milliers, il y a une dizaine d’années. Ce commandement américain était présent en Centrafrique en soutien des forces africaines à l’est du pays avec une centaine de militaires des forces spéciales américaines, suivis en 2014 de 150 hommes de l’armée de l’air.

Le départ des forces américaines intervient au moment où le leader de la LRA, Joseph Kony, reste toujours introuvable et se déplacerait entre la Centrafrique et le Soudan. C’est ce que confirme Paul Ronan d’Invisible Children, une ONG impliquée dans sa traque et connue pour la campagne médiatique « Kony 2012 », qui a attiré l’attention du monde sur les exactions de la LRA.

En parallèle du retrait des militaires américains, les troupes ougandaises, colonne vertébrale de la mission de l’Union africaine de lutte contre la LRA, commencent également à quitter l’est de la Centrafrique où elles étaient déployées depuis 2009. Or, la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine (Minusca) qui compte seulement 12.500 hommes n’est que très peu présente dans l’est du pays. Ce qui suscite la crainte d’un vide sécuritaire des populations centrafricaines puisque partout, autour des cafés, les gens parlent du départ des troupes ougandaises et américaines, selon des sources concordantes.

« Ce retrait (des troupes ougandaises et américaines, NDLR) conduira à une recrudescence des attaques de la LRA dans le sud-est centrafricain », estime Thierry Vircoulon, spécialiste de la région des Grands Lacs à l’Institut français des relations internationales (IFRI). « Personne n’imagine que les militaires centrafricains, qui doivent être envoyés là-bas et éviter ainsi un vide sécuritaire, vont pouvoir neutraliser la LRA », souligne-t-il.

Mélangeant mystique religieuse, techniques éprouvées de guérilla et brutalité sanguinaire, Joseph Kony souhaitait libérer l’Ouganda du président Yoweri Museveni pour y instaurer un régime fondé sur les Dix Commandements. Il est recherché pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale, où est actuellement jugé Dominic Ongwen, l’un de ses anciens bras droits.

Selon l’ONU, la LRA a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants dans le nord de l’Ouganda, avant de se propager dans les pays voisins : Soudan du Sud, nord-est de la RDC et enfin Centrafrique.

Nestor N'Gampoula

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