Centrafrique : les donateurs promettent 2,2 milliards de dollars en trois ans pour aider le pays

Vendredi 18 Novembre 2016 - 15:41

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Réunis à Bruxelles le 17 novembre, des donateurs se sont engagés à aider la République centrafricaine à hauteur de 2,2 milliards de dollars pendant les trois prochaines années. Un montant jugé quelque peu insuffisant puisque le gouvernement centrafricain recherchait 3,1 milliards de dollars pour cinq ans (2017-2021).

Malgré cela, le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra s’en est réjoui et a estimé, lors d’une conférence de presse, que ces fonds permettront de remplir « les priorités, les actions d’extrême urgence ». Le chef de l’Etat a indiqué que ce montant sera consacré entre autres à l’investissement dans l’armée, la réconciliation nationale et le désarmement des rebelles qui contrôlent encore une bonne partie du territoire. L’aide internationale, a-t-il poursuivi, doit permettre d’investir dans l’armée et de réinstaller les déplacés internes et réfugiés centrafricains dont le total est estimé à 850. 000 personnes dans les pays voisins (Tchad, Cameroun). "La conférence a tenu toute sa promesse ", s’est félicité le président qui ne s’y attendait presque pas puisque les promesses de dons d’une valeur susmentionnée semblaient incertaines pour la simple raison que son pays dévasté par la guerre ne figurait plus parmi les priorités diplomatiques.

A l’ouverture de la conférence qui a réuni plus de 80 délégations avec des représentants de l’ONU et de la Banque mondiale, le président centrafricain a exhorté les donateurs à aider son pays à se relever après des années de conflits religieux et ethniques. « Nous avons besoin de votre solidarité et de votre aide » a-t-il déclaré. « Je m’engage à ne pas décevoir les attentes (...), à veiller à l’utilisation judicieuse et rigoureuse du fruit de l’expression de votre solidarité et de votre générosité », a assuré Faustin Archange Touadéra, ajoutant que la Centrafrique « n’est pas une cause perdue »

Pour sa part, Federica Mogherini, vice-présidente de la Commission européenne, a fait un rappel de la situation du pays. « Il y a seulement trois années, la République centrafricaine était au bord du gouffre. Mais le peuple centrafricain a tourné la page. Il a accompli des progrès impressionnants avec le soutien de la communauté internationale. La République centrafricaine s’est fièrement tournée vers la démocratie et l’état de droit », a-t-elle relevé. « Toutefois, les progrès en République centrafricaine n’iront pas de soi. Les défis demeurent immenses. La moitié de la population centrafricaine dépend encore de l’aide humanitaire pour survivre. Plus de 380. 000 hommes, femmes et enfants sont déplacés à l’intérieur du pays, et des milliers de Centrafricains se trouvent encore dans les pays voisins », a fait remarquer la chef de la diplomatie européenne.

Classée parmi les pays les plus pauvres du monde, la Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 suite au renversement de l’ex-président François Bozizé par des rebelles séléka, majoritairement musulmans. Cela avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes. Ces affrontements ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

L’intervention de la force française Sangaris - dont la mission a pris fin en octobre - et de la force de l’ONU Minusca (12.000 hommes toujours déployés) a mis fin aux massacres, mais n’a pas réussi à stabiliser la situation sécuritaire.

Nestor N'Gampoula

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