Centrafrique : la nouvelle flambée de violences a fait au moins 26 morts

Mercredi 17 Mai 2017 - 12:45

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La Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca) a exprimé sa vive préoccupation face à la récente recrudescence des violences et des tueries dans plusieurs régions du pays, qui a aggravé la situation humanitaire de milliers de civils déplacés.

Mardi, des affrontements entre groupes armés ex-Séléka pro-musulmans et anti-balaka majoritairement chrétiens ont éclaté à Bria (centre). La situation était « calme mais tendue » le soir, d’après la Minusca qui affirme s’être interposée.

Quant à l’attaque de samedi dernier d’un groupe armé contre le quartier musulman de Bangassou à 470 km à l’est de Bangui, elle s’est soldée par la mort de 26 personnes. La semaine dernière six Casques bleus ont étés tués. Et un Casque bleu marocain a été tué dans cette attaque. Cinq autres - quatre Cambodgiens, un Marocain - avaient péri dans l’attaque de leur convoi près de Bangassou le 8 mai.

« Le pire est passé à Bangassou, je crois qu’on tient le terrain et nos hommes vont continuer les ratissages », a déclaré mardi le commandant de la force de la Minusca, le général Bala Keïta. « La sécurisation de cette ville (...) prendra du temps », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

Inquiet face au nombre croissant d’attaques des groupes armés contre des civils dans tout le pays ces derniers mois, le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a fermement condamné mardi les actes de violence et les atteintes aux droits de l’Homme. « Je rappelle à ceux qui commettent, donnent l’ordre, dirigent ou omettent d’empêcher ces attaques contre les civils, les travailleurs humanitaires et les Casques bleus de l’ONU, qu’ils peuvent être poursuivis pour crimes de guerre », a-t-il souligné dans un communiqué. Zeid Ra’ad Al Hussein a, par ailleurs, appelé les autorités de Bangui à traduire en justice les combattants impliqués dans des violations et abus des droits de l’Homme.

Estimant que la violence et les tensions croissantes qui se répandent en Centrafrique sont « un signal d’alarme fort », le Haut-commissaire a dit que « le climat continu d’impunité est désormais inacceptable ».

Les récentes violences à Bangassou et à Bria (est du pays) ont entrainé le déplacement forcé des milliers de personnes vers la République démocratique du Congo voisine, alors qu’entre 25.000 et 30.000 Centrafricains ont besoin d’une assistance humanitaire immédiate à Bangassou, selon l’ONU.

La Centrafrique a sombré dans les violences intercommunautaires en 2013 après le renversement de l’ancien président, François Bozizé, par les groupes armés Séléka pro-musulmans, entraînant la contre-offensive des antibalaka majoritairement animistes ou chrétiens. Ce conflit a fait des milliers de morts et près d’un millier de déplacés ou réfugiés.   

 

 

Nestor N'Gampoula

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