Centrafrique : 12.000 Casques bleus vont être déployés dans le pays

Mardi 4 Mars 2014 - 18:47

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Dans un rapport rendu public le 3 mars, le Secrétaire général de l’ONU souligne que cette future mission militaire des Nations unies, composée notamment de 10.000 soldats et de 1.820 policiers, se rendra dans le pays pour y rétablir l’ordre et la sécurité puisque les violences intercommunautaires se poursuivent encore sur place

« La priorité de la mission des Nations unies, dans une phase initiale, doit être la protection des civils », précise le Secrétaire général de l’ONU. Le mandat de cette future opération de maintien de la paix, ajoute-t-il, sera progressivement élargi pour couvrir la restauration de l’autorité de l’État dans tout le pays et l’organisation d’élections, la protection de l’aide humanitaire et le retour des milliers de déplacés et autres réfugiés qui ont fui la Centrafrique pour se retrouver dans des pays voisins du fait des violences.    

Selon le rapport du Secrétaire général, une première vague de personnels militaires qui va être déployée sur le terrain devra « assurer les besoins de sécurité immédiats » en Centrafrique. La police sera ensuite déployée, mais progressivement jusqu’à remplacer la majeure partie du personnel militaire au fur et à mesure que la sécurité s’améliorera tant à Bangui que dans les départements du pays. Une composante civile formée d’administrateurs, d’ingénieurs, d’observateurs des droits de l’homme, de juristes et dont le nombre n’est pas connu, devra aussi s’ajouter aux soldats et policiers. La mission de cette composante sera d’aider les autorités de transition à organiser les élections, à promouvoir la réconciliation nationale et à faire en sorte que l’administration fonctionne dans l’ensemble du pays.

Malgré l’annonce de l’envoi de cette future mission, il faudra attendre les mois de septembre ou octobre pour que les Casques bleus soient effectivement déployés parce que monter une opération de maintien de la paix nécessite du temps, ont fait savoir certains diplomates. Ceci, parce qu’il faut réunir des moyens logistiques et de l’argent nécessaire à une telle opération qui, selon certains responsables de l’ONU, pourra coûter entre 500 et 800 millions de dollars par an.

Une résolution devant autoriser l’envoi de cette force de l’ONU doit auparavant être votée pour que le déploiement des Casques bleus soit effectif. Il faudra aussi que l’Union africaine, qui a envoyé la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), forte de 6.000 hommes, accepte que ses forces soient placées dorénavant sous mandat de l’opération de l’ONU. « Il n’y pas de remède miracle en RCA. Répondre à cette crise va demander du temps et des moyens », souligne le Secrétaire général de l’ONU qui rend par ailleurs hommage aux soldats de l’opération française Sangaris ainsi qu’à ceux de la Misca, pour leur « rôle essentiel pour sauver des vies » en Centrafrique.

La Centrafrique, rappelons-le, est livrée depuis près d’un an à l’anarchie et au chaos, avec des violences intercommunautaires qui font craindre à l’ONU un génocide, voire une partition du pays.

 

   

 

 

 

Nestor N'Gampoula