Céline Fremault : « Le Congo est notre plus grand partenaire en terme du nombre de projets de coopération »

Au cours d’une séance de restitution avec la presse, Céline Fremault a expliqué le choix de la RDC comme première destination en évoquant deux raisons :« il s'agit de notre principal partenaire de coopération internationale et c'est également un pays avec lequel nous avons des liens d'amitiés et historiques forts », a-t-elle fait savoir. La ministre bruxelloise a déclaré que les projets développés misent sur le réel, le concret et l'efficace. Ce sont des projets qui favorisent le développement humain avec une sensibilité nouvelle pour les projets « femmes ». En RDC, plus particulièrement, explique la ministre, les projets menés sont bénéfiques pour les populations locales et mettent aussi en avant le savoir-faire bruxellois à l’étranger, contribuant grandement à développer et valoriser davantage l'image de Bruxelles à l'étranger.  « L'accent est fortement mis sur l'éducation. En effet, nous participons à un programme de rénovation d'écoles dans la région de Kinshasa depuis 2007. Lors de cette mission, nous avons visité les écoles de Tshatshi, qui était encore en cours de rénovation au moment où nous nous sommes rendus au Congo et Lukunga. Depuis plusieurs années, des cours de promotion de la démocratie et de la citoyenneté sont aussi financés par la partie Cocof de WBI, dans toutes les provinces du Congo. Un nouveau projet a été initié au Kasai depuis cette année où l'ASBL « Alternatives kasaennes¨ » aide à la rénovation de bibliothèques dans la province », a expliqué Céline Fremault

Privilégier un soutien local

Par ailleurs, a fait savoir la ministre, deux projets importants suivent actuellement leur cours. Le premier dans la commune de Selembao à Kinshasa où a été construite une maternité en 2014 avec les fonds Cocof de Wallonie Bruxelles International (WBI). Aujourd’hui, nous mettons tout en œuvre pour trouver des financements pour assurer sa pérennité. « Lors de ma rencontre avec André Kimbuta, gouverneur de Kinshasa, j'ai évoqué la nécessite d'avoir un soutien au niveau du gouvernement de la province de Kinshasa pour subvenir aux besoins de la maternité. Il a ensuite dépêché son ministre de la Santé sur place afin d'évaluer les possibilités d'un budget de fonctionnement en 2016, ce qui nous permettrait donc de mettre en place un co-financement entre Bruxelles et Kinshasa », a déclaré Céline Fremault. Le deuxième projet est celui de Fistule AID. Depuis une dizaine d'années, a fait savoir la ministre, la Fistula Clinic, installée au sein de l’hôpital Saint-Joseph, vient en aide aux femmes devenues gravement incontinente en raison d'un accouchement réalisé dans de mauvaises conditions. « Ces femmes sont souvent rejetées par la société et trouvent refuge chez Fistule-Aid, qui leur procure une opération et une réhabilitation au sein du couvent des sœurs Sainte-Marie de Boma. » Par ailleurs, depuis cette année, des médecins de la Fistula Clinic seront formés en Belgique afin de perfectionner leur expertise médicale.

Un centre pour les femmes du Sud-Kivu

Sur un autre registre, a affirmé Céline Fremault, WBI, et sa partie Cocof, va soutenir la création d'un centre de formation professionnelle dans le Sud-Kivu, à destination des femmes. « En raison des combats qui font rage dans la région, beaucoup de femmes se retrouvent isolées, souvent en raison de viols utilisés par certains groupes comme armes de guerre. L’action de certains médecins de la région, à l’instar du Dr Mukwege à l’hôpital de Panzi, est tout simplement remarquable. Mais il faut également préparer l’après. On ne peut contenter d’opérer ces femmes, de leur faire retrouver leur féminité, leur identité et leur vie sans tenter de les réinsérer au sein de la société. WBI souhaite donc créer ce centre de formation professionnel qui aura pour objectif de former ces femmes à un métier, afin de leur donner également une  autonomie et leur indépendance. Ce projet devrait voir le jour au courant de l’année 2016 et marquera un lien fort entre les francophones de Belgique et la région du Kivu. La Cocof, elle, apportera le fond de roulement destiné au lancement des mini-entreprises qui seront créées par ces femmes », a expliqué la ministre bruxelloise.

Cette dernière a également rappelé que, sur le plan culturel, la Cocof a soutenu les Francofolies de Kinshasa avec la région wallonne et la fédération Wallonie-Bruxelles. « Le Congo est un partenaire important, le plus gros en terme de nombre de projets de coopération. Nous souhaitons continuer à développer ces projets et à en déployer d'autres dans les années futures, dans le respect des besoins des populations locales, en valorisant l'image de Bruxelles et dans un but d'autonomisation des projets », a conclu la ministre.